Nom véritable | Félix Leclerc |
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Aussi connu sous | -- |
Naissance | 1914-1988 |
Carrière professionnelle | 1950-1988 |
Né en 1914, au sein d’une famille de pionniers établis dans la région de La Tuque en Haute-Mauricie, Félix Leclerc sera lui aussi un défricheur à sa manière. Sixième d’une famille de onze enfants, il s’attardera tout spécialement à la magie des moments privilégiés où la famille se regroupe autour de la mère, certains dimanches après-midi, quand le dur labeur fait place aux sonorités du piano familial. Séparé des siens pour entreprendre des études à Ottawa, il doit bientôt se trouver un moyen de subsistance et, au gré de ses premiers apprentissages, s’évade parfois du quotidien en écrivant quelques textes: des poèmes, des observations, des pensées diverses. Bientôt, Félix s’achète une première guitare et commence à composer des chansons.
Au milieu des années 30, celui qui allait devenir l’ancêtre des chansonniers québécois gagne d’abord sa vie en écrivant des textes dramatiques pour la radio (CHRC à Québec, CHLN à Trois-Rivières, CBF/Radio-Canada à Montréal où il fait la connaissance d’un autre poète: Guy Maufette). Parallèlement, il continue d’affiner ses contes, poèmes, nouvelles et romans. Dans les années 40, il publie successivement les recueils Adagio, Allegro, et Andante; puis un récit: Le fou de l’Ile; des pièces théâtrales: Maluron, Le petit bonheur, Dialogues d’hommes et de bêtes ainsi qu’une autobiographie romancée: Pieds nus dans l’aube. S’ajoutent aussi, quand l’inspiration lui vient, quelques chansons. Au début, celles-ci sont interprétées lors de soirées amicales puis à la radio et aux entractes des représentations des Compagnons de Saint-Laurent ou de la Compagnie théâtrale VLM.
Sa carrière et sa vie sont complètement bouleversées lorsque Jacques Canetti, impresario français, débarque à Montréal à l’été 1950. Jacques Normand, célèbre animateur des nuits montréalaises, recommande à ce visiteur à l’affût de talents inédits d’entendre Félix qui se voit offrir sur le champ un contrat de cinq ans. On enregistre immédiatement, dans les studios de CKVL, une douzaine de chansons, que l’impresario ramène en France. Six mois plus tard, le 22 décembre 1950, Félix Leclerc, le Canadien est à Paris, à l’ABC pour quelques semaines, puis aux Trois Beaudets où il garde l’affiche pendant quatorze mois. Quelques semaines après avoir débarqué en France, le voilà récipiendaire du Grand prix de l’Académie Charles Cros. Il continue de tourner en Europe, tout en trouvant le temps d’écrire pour le théâtre et la radio. Ce n’est qu’en 1953 qu’il revient s’installer au Québec. Il s’initie alors à l’écriture dramatique pour un nouveau média: la télévision, pour laquelle il écrit Nérée Tousignant. En 1957, paraît un deuxième album "Félix Leclerc chante", repris au Québec sous le titre "Félix Leclerc et sa guitare", qui est lui aussi couronné du Grand prix Charles Cros. Félix retourne en France pour une nouvelle tournée.
Jusqu’à la fin des années 60, il s’engage dans un continuel va-et-vient entre le Québec et la France, sa carrière d’homme chantant (il préférait ce terme à celui de chanteur) lui laissant de moins en moins de temps pour ses autres écritures. Son théâtre est toutefois régulièrement joué, tant chez lui que du côté européen. L’auberge des morts subites et Les temples datent de cette période.
En 1970, il revient s’installer définitivement à l’Ile d’Orléans, près de Québec. Secoué par les événements qui se déroulent bientôt dans son entourage, il imprime un tournant à sa carrière en publiant des chansons et autres textes de plus en plus engagés politiquement. Ses disques "L’alouette en colère", "Le tour de l’Île" et "Mon fils" sont les jalons de cette prise de position indépendantiste. Parallèlement, il continue à écrire pour le théâtre La peur à Raoul, Carcajou ou le diable des bois, L’ancêtre et retourne chanter en Europe à intervalle régulier. Le 13 août 1974, il participe, avec Gilles Vigneault et Robert Charlebois, au spectacle d’ouverture de la Superfrancofête sur les plaines d’Abraham, qui sera immortalisé sur l’album "J’ai vu le loup, le renard, le lion". À partir de 1978, il se fait plus sédentaire et prépare Le petit livre bleu de Félix ou Le nouveau calepin du même flâneur et Rêves à vendre, deux recueils de pensées, maximes et courts récits dans la même veine que Le calepin d’un flâneur publié en 1961. En 1979, son prénom est donné aux trophées annuels que remettra désormais l’Association des producteurs de disques du Québec (ADISQ) à ses lauréats. Il travaillait à préparer son Dernier calepin au moment où il quitta définitivement la scène de la comédie humaine, le 8 août 1988.
Les chansons de Félix Leclerc ont connu plusieurs vies au plan discographique, surtout celles qu'il avait gravées au début des années cinquante, à son arrivée en France. D'abord réenregistrées en version stéréo, après son passage de chez Polydor à la maison Philips (série "Félix Leclerc et sa guitare") puis à nouveau dans les années 60 en compagnie du contrebassiste Willy Lockwood, plusieurs titres seront finalement orchestrés par François Dompierre en 1979. Ce n'était toutefois pas la première fois que le poète de l'Île d'Orléans était accompagné d'une formation d'envergure: plusieurs de ses enregistrements initiaux, en 1951, avaient bénéficié du support musical de l'orchestre d'André Grassi. Ces versions, après avoir fait l'objet de recherches passionnées de la part de certains collectionneurs, ont vu le jour à nouveau, en 2002 puis de façon plus complète en 2004, sur l'étiquette québécoise XXI, spécialisée en revalorisation de documents sonores .
On peut visiter le site officiel de Félix Leclerc.