Nom véritable | Yvon Deschamps |
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Aussi connu sous | -- |
Naissance | 1935 |
Carrière professionnelle | Depuis 1959 |
Bien sûr, l'essentiel de l'impact culturel d'Yvon Deschamps restera sa contribution à l'art du monologue social. Mais la trajectoire du personnage a aussi constamment côtoyé la musique et la chanson. Une de ses premières activités scéniques n'a-t-elle pas été d'agir un temps comme batteur de l'auteur compositeur interprète Claude Léveillée?
À la fin des années 1960, à titre de participant majeur à l'aventure de l'Osstidcho, il s'est investi dans quelques chants collectifs comme l'oubliée "Dans les manufactures" et la plus médiatisée "La fin du monde". Mais c'est surtout une fois sa carrière de monologuiste bien lancée, au début de la décennie suivante, qu'il s'est révélé comme auteur-compositeur de chansons, qu'il interprétait lui-même pour la plupart, entre deux parties de spectacle ou comme sortie de scène.
C'est avec l'album "Le petit Jésus / Le foetus" qu'il présente ce qui deviendra sa chanson la plus célèbre: "Aimons-nous" y sert de contrepoint au monologue "Le petit Jésus" qui résume à sa façon les hauts faits de ce qu'on nommait L'histoire sainte. Quelques fans remarquent sa plume chansonnière mais on se déplace surtout en salle pour savourer sa performance humoristique que l'on peut qualifier de « miroir collectif » du Québécois ordinaire.
Suivront "Dans ma cour", reliée au monologue du même titre sur le microsillon "Cable TV", puis la série de spectacles avec le groupe Vos Voisins où les musiciens sont parfaitement intégrés au concept qui donnera lieu aux deux « long-jeux » "On va s'en sortir" et "La sexualité". C'est sans doute la période la plus rock de Deschamps alors qu'il nous offre le thème "On va s'en sortir", la surprenante "Je suis moi" où son "Histoire du Canada" (d'abord présenté comme "Les Anglais" lors de l'événement Poèmes et chants de la Résistance 2 à l'hiver 1971) puis l'amusante mais audacieuse pour l'époque "Les fesses" qui sera reprise en Europe par le groupe Les Frères Jacques et sur un 45 tours peu diffusé au Québec par Michel Louvain.
Dès lors, chaque spectacle de l'humoriste sera assorti d'un ou quelques refrains. Son rôle de créateur de chansons sera plus officiellement reconnu lors de sa participation à l'événement Une fois cinq (originellement Les 5 Jean-Baptiste) en 1975, alors qu'il reprend "Aimons-nous", "Les fesses" et présente en primeur "J'sais pas comment, j'sais pas pourquoi" en plus de participer aux pièces collectives "La même gigue" et "Chacun dit je t'aime".
Au fil du temps, on a souvent repris certaines de ses chansons mais en 2014, plus de vingt ans après la dernière tournée U.S. qu'on s'en va, plusieurs artistes dont certains ont grandi avec les monologues d'Yvon Deschamps en guise de contes de Tante Lucille... conviennent de rendre hommage à ce talent plus discret de celui qui a été à la fois comédien, raconteur, amuseur et philosophe. Le disque, intitulé "Deschampsons" et regroupant une dizaine d'artistes, paraît au début février 2015. On peut y apprécier autant de chansons créées au cours des décennies précédentes dont un rappel par la voix d'Yvon lui-même de "J'ai l'impression", au texte prenant, issue de la tournée de 1974 Bill 22. Peut-être le Québec n'a-t-il pas tellement changé au cours du dernier demi-siècle?
On peut visiter le site officiel d'Yvon Deschamps.