Nom véritable | Marie Michèle Desrosiers |
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Aussi connue sous | -- |
Naissance | 1950 |
Carrière professionnelle | Depuis 1973 |
Il y a avantages et désavantages à être révélé au public au sein d'un groupe qui connaît un succès colossal quasi instantané. Autant le succès peut être valorisant et grisant, autant il faut redoubler d'effort pour affirmer son individualité. Dans le cas de Marie Michèle Desrosiers, il lui aura fallu un bon moment avant que s'estompe cette image de chanteuse de groupe. Après quatre décennies fort bien remplies, tant comme comédienne qu'interprète et à l'occasion auteure-compositrice, celle-ci annonçait, début 2008, que "Marie Michèle se défrise", allusion à son abondante chevelure de l'époque où elle fut découverte. Prise à l'improviste dans le tourbillon de la célébrité avec le groupe Beau Dommage au milieu des années soixante-dix (qui d'entre eux aurait pu prédire leur propre impact?), Marie Michèle avait, comme on dit, plusieurs cordes à son arc. Que ce soit dans le monde de la chanson, au théâtre ou comme animatrice et comédienne à la télévision, Marie Michèle a mené sa carrière individuelle de longue haleine selon ses propres coups de coeur, sans jamais miser sur le tape-à-l'oeil.
La jeune artiste fréquente est encore l'École Nationale de Théâtre lorsqu'elle rencontre quelques-uns des musiciens à qui elle se joindra en 1973. À peine un an plus tard, le groupe devient la révélation de l'heure et se retrouve - poids démographique aidant - en première ligne d'un renouveau sans précédent de la chanson populaire au Québec. Seule fille du groupe, elle se fait remarquer par son interprétation de chansons qui, sous la plume de Robert Léger, présentent un regard nouveau, féminin devrions-nous dire, sur les relations humaines, ce sujet privilégié des auteurs depuis la nuit des temps. "À toutes les fois", "J'ai oublié le jour" puis "Amène pas ta gang" participent à leur façon à l'expression de la longue marche des mentalités et des moeurs contemporaines. Entre deux tournées du groupe, on remarque un émouvant duo de la chanteuse et de Clémence Desrochers avec qui elle interprète "L'amante et l'épouse". Marie Michèle se fait elle-même auteure-compositrice en 1977 avec la chanson "Le coeur endormi", sur l'album "Passagers".
À la dissolution de Beau Dommage, elle partage ses activités entre le théâtre, le métier de choriste et sa propre carrière de chanteuse. Elle connaît son premier succès en 1980 avec "Les graffitis en fleurs" puis "Plus fort", "Aimer pour aimer", etc. Peu de temps après les premières retrouvailles du groupe, en 1984, le temps de deux spectacles d'adieu à Québec puis au légendaire Forum de Montréal, Marie Michèle donne au film Le Matou, inspiré d'un roman de Yves Beauchemin, sa chanson thème, à l'été 1985.
Tout en se produisant au Québec et à l'étranger, elle se fait aussi animatrice pour les émissions télévisées Charivari et Star d'un soir, où elle prend la relève de Pierre Lalonde durant la saison 1990-1991. Elle participe aussi comme comédienne à la très populaire émission Peau de banane aux côtés de Yves Corbeil, Louise Deschatelets et Marie-Soleil Tougas.
Après un autre intermède consacré au groupe, marqué par une soirée mémorable à l'occasion du 350ième anniversaire de la ville de Montréal en 1992, par la parution de l'album "Beau Dommage" à l'automne 1994 et par une tournée qui s'échelonne sur plus d'un an, Marie Michèle entreprend de nouveaux projets qui en font à son tour une des grandes dames de la chanson au Québec. Le premier est consacré à une relecture des classiques du répertoire de Noël dont l'album "Marie Michèle Desrosiers chante les classiques de Noël" est réalisé à Prague par André Gagnon au cours de l'été 1996, avec le concours de L'Orchestre symphonique Tchèque dirigé par Jacques Lacombe. Dès la première saison, le disque est certifié platine et deux ans plus tard double platine, en plus de rafler le Juno pour l'Album francophone de l'année en 1997, devenant lui-même un des classiques du genre. Désormais, aucun Noël de serait complet sans l'audition des versions Desrosiers de "Mon beau sapin", "Have Yourself A Merry Little Christmas" ou "Dans le silence de la nuit" et chaque année nos orchestres symphoniques l'invitent à se produire désormais en leur compagnie.
Entre 1997 et 2000, tout en se partageant entre la scène et le petit écran, elle entreprend d'adapter une sélection de chansons d'auteurs québécois avec la complicité du réalisateur et orchestrateur Simon Leclerc. Ce nouvel opus est livré juste à temps pour débuter le nouveau siècle sur un salut aux gens d'avant, les Charlebois, Gauthier et Leclerc mais aussi Cohen, Julien ou les soeurs McGarrigle qui se retrouvent tous et toutes sur "C'est ici que je veux vivre", un titre que Luc Plamondon avait confié à Monique Leyrac en 1971.
Pendant trois saisons, entre 2000 et 2002, Marie Michèle anime l'émission Un air de famille, diffusée sur les ondes de Radio-Canada et de Art-TV. Passée à la nouvelle maison de disques Octant, elle renoue avec le répertoire de Noël et se rend à Moscou enregistrer un second opus puisant aux Noëls anciens et récents, de différentes traditions. En compagnie de l'ensemble choral sans doute le plus renommé du dernier siècle, elle plonge dans la douce magie des airs séculaires ou se livre à des relectures de mélodies plus récentes comme l'émouvant "Les enfants te prient" sur fond de "Jeux interdits" ou encore "Happy Xmas" que John Lennon et Yoko Ono brandissaient naguère dans leurs campagnes pour la paix. L'album intitulé "Marie Michèle Desrosiers chante Noël avec le Choeur de l'Armée Rouge", réalisé par Marie Bernard, réunit des airs en langues russe, anglaise et française et donne lieu à une nouvelle série de spectacles sur ce thème à l'automne 2002.
À peine cet album est-il paru que l'interprète s'affaire à concocter un nouveau bouquet qu'elle appellera "Mes mélodies du bonheur". Que celles-ci soient québécoises comme "Amène-toi chez nous" ou "Quand les hommes vivront d'amour", françaises ("Seul sur son étoile" de Bécaud), issues du hit-parade ("What The World Needs Now Is Love" popularisée par Jackie DeShannon) ou de trames sonores telles Butch Cassidy & the Sundance Kid "Toute la pluie tombe sur moi", The Sound Of Music "Chanson des collines" et Orfeu Negro "Manha de Carnaval", Marie Michèle les adapte à sa sensibilité et à sa voix berçante. On y retrouve également une pièce inédite, la très tendre "Sûrement peut-être" contribution aux accents lounge de son ancien compère Michel Rivard. En ces temps troubles où la violence est de mise à chaque bulletin de nouvelles, la chanteuse choisit de miser sur la fibre optimiste et sa complice Marie Bernard opte pour des arrangements résolument rassembleurs, des instruments acoustiques de diverses provenances s'alliant aux cordes et aux guitares, piano, clarinette et diverses percussions.
S'étant adonnée, le temps de quatre albums, à des interprétations de classiques de répertoire, c'est au milieu de la décennie 2000 qu'elle entreprend de renouveler le sien. Avec la complicité de Clémence Desrochers pour les paroles, de Steve Normandin et d'une dizaine d'autres compositeurs pour la musique, elle se monte un nouveau spectacle en même temps qu'un choix de chansons inédites, lesquelles paraissent sur disque début 2008.