Nom véritable | Jean Leclerc |
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Aussi connu sous | Jean Leloup, Massoud Al-Rachid, Deadwolf |
Naissance | 1961 |
Carrière professionnelle | Depuis 1983 |
En plus de trente ans de présence dans le paysage musical - et plus largement culturel - québécois (vidéo, roman, film, etc.), Jean Leclerc, Leloup, Massoud Al-Rachid ou encore Dead Wolf (!) aura réussi à garder sa création au niveau de l'impulsion, de l'équipée plutôt que d'en faire une carrière au sens courant.
Remarqué au Festival de la chanson de Granby, en 1983, il participe à la seconde mouture québécoise du spectacle Starmania en 1986-1987. C'est l'album "Menteur" qui le fait découvrir au grand public l'année suivante: "Alger" et "Bar danse" sont les chansons qui résument cette phase initiale.
Il s'adjoint bientôt un groupe de musiciens permanents qu'il nomme La Sale Affaire. C'est en leur compagnie qu'il concocte "L'amour est sans pitié" avec lequel il plonge dans l'univers du vidéoclip, particulièrement avec la chanson "Cookie" qui évoque les délires visuels de la fin des années 60. C'est toutefois "1990", une satire mordante de la première guerre du Golfe, qui sera son coup de maître.
Après cinq ans de discrétion médiatique, Jean Leloup lance "Le Dôme", que plusieurs considèrent son oeuvre maîtresse, à l'automne 1996. La chanson "I Lost My Baby" devient un nouveau tremplin pour celui qui est devenu un repère pour une partie importante de la jeunesse québécoise.
Le chanteur-voyageur s'éclipse à nouveau après la parution de "Les fourmis" et on retrouve sa trace en Nouvelle-Zélande, puis en Micronésie, où on le dit en train de pondre un roman qui aurait pour titre Le tour du monde en complet. Il est aussi question d'un projet d'émission spéciale destinée à la télévision d'état. Herbert au pays du Kunderwalt ou L'Univers fantastique de Jean Leloup voit le jour mais se voit refuser la diffusion télé, du moins dans le format original.
De retour dans sa tanière, il compose, prépare et réalise "La vallée des réputations", une première production Roi Ponpon qui paraît à l'automne 2002. Ses nouvelles chansons comme "Paradis perdu", "La vallée des réputations" ou "Je suis parti" sont dans des tons près du country ou du folk-song, dans la même veine dépouillée qui nous avait valu "I Lost My Baby" six ans plus tôt. "La vallée..." récolte le titre d'Album rock de l'année, à la remise des Félix de l'ADISQ 2003.
Ayant fait savoir que sa nouvelle tournée avec le Jean Leloup Big Band, dont l'équipe inclut une section de cuivres et la présence de trois choristes, serait sa dernière tournée en tant que Jean Leloup, ce périple prend des allures de célébration et fait salle comble à chaque endroit. Un aperçu de cette tournée se trouve sur le coffret "Exit" lancé au printemps 2004. Tout en confirmant la sortie de scène de son alter ego, la partie vidéo intitulée La mygale jaune ouvre la porte au cinéaste Jean Leclerc qui aspire à s'exprimer à travers ce nouveau média.
En 2005 paraît, ...sous le pseudonyme de Massoud Al-Rachid, Noir destin que le mien - un roman atypique qui tient du conte philosophique - et qui est ni plus ni moins qu'une Xième refonte de son projet Le tour du monde en complet. Sous les apparences d'un roman éclaté, l'auteur s'y montre un fin observateur des humains et des sociétés.
Mais si le chanteur s'éclipse un certain temps, ses chansons sont toujours présentes: Nanette Workman reprend "I Lost My Baby", Anik Jean "Je suis parti(e)". Cette dernière bénéficie également de la présence de Leclerc en tant que collaborateur et coréalisateur de son album "Trashy Saloon" à l'été 2005. Quelques mois plus tard, le fantôme du Loup (ou est-ce la silhouette d'un ange velu?) refait surface sur la pochette de l'album anthologique "Je joue de la guitare - 1985-2003" réunissant 21 chansons dont la rarissime "Plein gaz", réalisée naguère par Gilles Valiquette, et le thème de l'émission La fin du monde est à 7 heures, en plus d'un DVD de 10 clips vidéo.
Quatre ans après le précédent album inédit de Leloup, Jean Leclerc retrouve le goût du studio mais s'y engouffre seul, maniant chaque instrument tour à tour. Le résultat "Mexico" paraît à l'automne 2006, sur son étiquette Roi Ponpon, à la fois sur CD et en édition vinyle. Lui-même se laisse prendre au jeu et ne peut résister à l'envie de s'identifier au cadavre (qu'on suppose exquis...) de son ancien personnage, sous le nom Dead Wolf!
Cette ambiguïté ne dure qu'un temps et après quelques apparitions scéniques qui ne laissent personne indifférent, le nom de Leloup ressurgit sur la pochette de "Mille excuses Milady", au printemps 2009. La chanson "La plus belle fille de la prison" donne le ton à cette réincarnation du musicien, conteur et cinéaste en herbe. Une partie du livret de l'album est d'ailleurs consacrée à une mise au point en forme de pamphlet qui rappelle la vitalité intellectuelle et la verve littéraire de l'animal-artiste.
La propension au voyage est toujours vivace et inspirera son prochain album de chansons... après une nouvelle pause de six ans, "À Paradis City". De plus en plus dégagé des pressions « du métier », après toutes ces années, Leloup semble atteindre la sérénité de celui qui trouve sa satisfaction dans son art-même.