Parcours

Notes biographiques
Nom véritable Claude Dubois 
Aussi connu sous --  
Naissance 1947   
Carrière professionnelle Depuis 1959   

Faire son chemin de façon singulière, autonome, et connaître tout de même un succès durable, sans pour autant se plier aux normes conventionnelles, voilà qui n'est pas donné à tous. Plusieurs sont rentrés dans le rang. D'autres en sont définitivement sortis, par conviction ou par la force des choses. Claude Dubois, quant à lui, a pu traverser les décennies sans renier le succès et ses attributs, mais sans attirance particulière pour la compromission.

Déjà familier avec la scène à l'âge de douze ans, il commence tôt à écrire ses propres chansons. Témoignage de son talent, c'est à la Boîte à chansons Le Patriote qu'il est élu Découverte de l'année en 1967. L'année précédente "Ma petite vie" et "J'ai souvenir encore", sur le premier album paru à son nom, lui avaient valu le prix spécial du jury au Festival du disque. Il n'avait que 19 ans! Un deuxième microsillon nous le présentera coiffé à la façon des musiciens rock ou yé-yé, bien qu'il aborde des sujets plus sérieux: "Ceux que je connais", "Le temps est responsable", "Sullivan".

Mais au moment où les médias semblent s'intéresser à lui, le voila déjà loin sous d'autres cieux. C'est que le jeune homme a la bougeotte et il aspire à découvrir le monde. À son retour, il connaît une première fois les honneurs du palmarès avec sa chanson "Comme un million de gens" qui allie une portée sociale certaine, à saveur dylanesque, et des arrangements de style country. L'envers du 45 tours, "Dimension" est une autre réussite, portée par la vague psychédélique.

Claude reprend la route et explore un autre coin de la planète. Entre ses escapades, il grave de nouvelles chansons dont "Salut p'tit frère", "Bébé matin", "Tu sais", mais se trouve rarement disponible pour en assurer le suivi promotionnel. Cette fois, il prend la direction de l'Europe d'où il revient en 1972 avec un nouvel album sous le bras, simplement titré "Dubois", sur étiquette Barclay, où l'on retrouve les chansons "Évolution", "Pas de roses" et surtout "Le Labrador", un classique instantané. Comme une poignée de ses contemporains, il devient un témoin actif de la réconciliation entre les chansonniers et les chanteurs de variétés.

L'auteur-compositeur-interprète prend alors le pas sur le voyageur et il bénéficie d'une visibilité nouvelle: "Touchez Dubois" avec "Besoin pour vivre", "La vie à la semaine", et le double succès au palmarès "Femmes de rêve" / "Bébé jajou latoune". Il assume ensuite l'animation de l'émission télé Décibels à la SRC. D'autres succès suivent: "L'infidèle", "Hibou", "L'espace qu'il lui reste" et "En voyage", qui deviendra l'indicatif musical de sa nouvelle présence hebdomadaire au petit écran, Showbizz, cette fois sur les ondes privées.

Après un dernier microsillon chez Barclay "Mellow Reggae", première incursion d'un artiste québécois dans ce genre musical, Claude lance un premier disque "Fables d'espace" pour sa propre maison de production, Pingouin, en 1978. Il se voir ensuite confier le rôle de Zéro Janvier dans la version originale de l'opéra rock "Starmania" de Luc Plamondon et Michel Berger. Son interprétation de la pièce "Le Blues du businessman" qui en est extraite lui vaut son plus grand succès en carrière de même que le prix d'interprète masculin de l'année au gala de l'ADISQ en 1979.

Au tournant des années quatre-vingt, Claude connaît un écueil causé par des problèmes de toxicomanie et il doit se retirer quelque temps. Il grave alors "Femme de société" (Sally's Song) en compagnie d'un compagnon d'épreuve, Leo Kay, et c'est un Dubois métamorphosé qu'on redécouvre sur le disque "Sortie Dubois" (200 000 exemplaires vendus); le jeu de mot lui va bien et ses nouvelles chansons comme "Plein de tendresse" et "Femmes ou filles" rejoignent peut-être davantage diverses tranches du public.

Avec sa compagne et épouse de l'époque, la comédienne Louise Marleau, Claude Dubois crée en 1996 un disque hommage à Frédérico Fellini, "Gelsomina" d'après un personnage du film La Strada. Le contenu est bientôt présenté en salle dans une mise en scène de... Robert Charlebois.

Victime d'un accident cardio-vasculaire, fin 1998, Claude revient après quelques semaines de convalescence et persiste en flirtant avec le style crooner, sous le titre Touchez Dubois! Suivent Dubois debout, accompagné d'une formation incluant un quatuor à cordes, sous la direction musicale du guitariste Toyo et d'où est tiré l'album "Dubois qui chante".

Maintenant un habitué des casinos, Claude Dubois présente, en février 2002, un spectacle construit autour du concept de l'enchantement et de sa chanson "Merlin", intitulé Dubois en chanteur. L'année suivante, après son spectacle annuel, il entreprend l'enregistrement d'un nouvel album en compagnie de son vieux complice Alain Sauvageau, "Dubois - Dur et tendre" où il retrouve la voix de son ancienne choriste Martine St-Clair.

À peine un an plus tard, il lance de nouveaux enregistrements d'une quinzaine de ses titres les plus connus en version "Piano-Violon", leur donnant une allure presque classique. Son prochain projet, une initiative de son producteur Paul Dupont-Hébert, présente une série de duos avec des amis de longue date comme Gilles Vigneault ou des représentants de nouvelles générations (Corneille, Marilou) et plusieurs artistes intergénérationnels tels Céline Dion, Francis Cabrel, Richard Desjardins et Lynda Lemay entre autres. Le projet est un autre tabac à la longue liste de Claude.

Apprécié tant des fans de chanson pop que des amoureux des textes, il assume à fond cette dualité en enregistrant les mêmes dix nouvelles chansons en version pop et en version sobre sur son album "Clone", lancé à l'automne 2013. Celui qui se décrit parfois « Comme un (tendre) voyou » aura encore une fois réussi à nous surprendre. Une carrière au long cours magistrale pour un bohème rockeur totalement atypique.

On peut lire les textes des chansons de Claude Dubois dans le recueil intitulé Fresque, paru chez VLB Éditeur en 1993.