Jim
Corcoran

 Jim Corcoran

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Parcours

Notes biographiques
Nom véritable James Corcoran 
Aussi connu sous Jim Corcoran  
Naissance 1949   
Carrière professionnelle Depuis 1971   

S'il n'affirme pas sa présence de la façon la plus criante, Jim Corcoran demeure un des artisans les plus appréciés de la scène musicale québécoise, et ce depuis le milieu des années soixante-dix, alors qu'il était une des têtes d'affiche du mouvement folk québécois au sein du duo Jim et Bertrand. Depuis 1980, c'est en solitaire qu'il continue de proposer aux amateurs de chansons ses textes fignolés et ses mélodies ludiques.

Après avoir terminé ses études secondaires et un baccalauréat à Boston, à la fin des années soixante, l'ancien séminariste revenait dans son Québec natal en 1970 dans l'idée de poursuivre ses études à l'Université Bishop de Lennoxville, avant de devenir professeur de latin. Ayant développé un fort intérêt pour la musique, il pratique la guitare dans ses heures de loisirs. En 1972, il forme un duo avec l'auteur-compositeur Bertrand Gosselin et commence à se produire dans la région de Sherbrooke et Magog. De langue maternelle anglaise, Jim Corcoran est aussi un amant de la langue française et c'est tout naturellement que les deux compères deviennent des figures de proue de la nouvelle chanson folk québécoise de la décennie soixante-dix.

À la dissolution du groupe, en 1979, tous deux ont déjà commencé à travailler à des projets personnels respectifs. Dès la parution du premier album du petit blond de Jim et Bertrand, à l'automne 1980, les fans du duo reconnaissent le propos et les sonorités qui leur sont chères. "Têtu" est une suite logique au travail des deux troubadours et marque le début d'une discrète mais longue carrière pour Jim Corcoran. La chanson "Pour te plaire" (une relecture de "Tes manières m'intriguent") et la traditionnelle complainte du roi "Renaud" sont les deux rappels les plus directs du répertoire des années précédentes tandis que "D'la bière au ciel", une fantaisie dans la tradition du country picking américain, apporte une touche de fantaisie qui révèle une autre facette du personnage.

Pour son second album, enregistré en 1983, il se rend à Memphis, au Tennessee, où il confie la réalisation de son nouvel opus à Carl Marsh qui devient son collaborateur attitré. Leur travail sur l'album "Plaisirs" est récompensé par l'accueil qui est fait à la chanson "Je fais mon chemin seul", couronnée l'année suivante au Festival de Spa, en Belgique. La même démarche est appliquée aux albums suivants: "Miss Kalabash" en 1986 et "Corcoran" en 1990. La chanson "Perdu dans le même décor" fait l'objet d'un premier vidéoclip pour Jim Corcoran, réalisé par François Girard. Découvrant ce nouveau support musical, l'auteur-compositeur-interprète se fera par la suite un des plus fidèles adeptes de la chanson visualisée. Lui qu'on avait apprécié jusque-là comme chanteur-instrumentiste se découvre même des talents de danseur! La moitié des oeuvres de l'album "Corcoran" seront ainsi portées en images, les plus remarquées étant "Je me tutoie" dont le texte constitue déjà un tour de force en soi, "Ton amour est trop lourd" et "C'est pour ça que je t'aime". Cette année-là, les deux complices se voient récompensés au gala de l'Adisq en tant que meilleurs (co)réalisateurs de disques, tandis que Jim reçoit le Félix de l'auteur-compositeur de l'année.

Tout en continuant de s'imposer en dehors des modes successives, Jim Corcoran expérimente une nouvelle facette du monde musical à partir de l'automne 1989. Il devient alors l'animateur régulier de l'émission radiophonique À propos, sur les ondes du réseau CBC. Tous les samedis soirs, il y fait découvrir la diversité et l'audace de la chanson francophone aux auditeurs de la chaîne anglaise de Radio-Canada. Puis il participe à l'opéra romantique "Nelligan" où il joue le rôle du père du poète tourmenté.

En 1991, il participe aux côtés de Diane Dufresne, André Gagnon et Jeanne-d'Arc Charlebois, au spectacle Les Turluteries en l'honneur de La Bolduc, décédée cinquante ans plus tôt. De plus en plus polyvalent, il travaille en collaboration avec Carl Marsh à toutes les étapes de la réalisation de son prochain album "Zola à vélo", qui paraît en 1994. Celui-ci se veut plus impressionniste avec des séquences très quotidiennes comme "Ils se font des signes" ou "On s'est presque touché". Certains textes abordent des sujets plus graves comme "Les adversaires" mais l'ensemble réussit à garder un certain humour dont la force est toute contenue dans sa discrétion, teintée d'autodérision: "De quoi j'me mêle", "J'vais changer le monde".

S'il demeure très présent sur scène et en ondes, tout particulièrement lors de son rendez-vous hebdomadaire du samedi, Jim Corcoran l'est beaucoup moins sur disque à partir de 1994. Après un "Zola à vélo" de belle facture, il faudra attendre l'automne 2000 pour découvrir de nouvelles chansons de Jim Corcoran. L'album "Entre tout et moi" marque un retour réussi pour l'auteur-compositeur interprète. À peine celui-ci est-il disponible que la pièce "On aurait dit l'amour" se fait entendre sur plusieurs fréquences. Entre ces deux parutions, gentleman Jim s'était permis un retour intime sur ses presque vingt-cinq ans de création musicale avec son album débranché intitulé "Portraits", au printemps 1996. L'album demeure un de ses plus réussis, ses airs récents y côtoyant les succès plus anciens et quelques classiques de l'époque de Jim et Bertrand réunis dans une même une cure de Jouvence qui est loin de les dénaturer.

La première décennie du XXIe siècle est à moitié écoulée lorsque parait son huitième album intitulé "Pages blanches", le plus singulier de sa carrière, en février 2005. La pièce "Faute de frappe" tout particulièrement est un récitatif au propos très actuel nappé d'un effet sonore à la Kubrick, façon 2001 Odyssée de l'espace. Outre l'utilisation d'un ensemble de cordes sur trois titres, l'instrumentation se résume à une ou deux guitares pour la plupart des plages. Quelques collaborations s'ajoutent au niveau de l'écriture: Jérôme Minière, Matthieu Chédid et Carl Marsh.

Les plaisirs du langage que chérit l'auteur-compositeur sont toujours au rendez-vous: "Éloge de la page blanche", "Éloge du doute", "Grâce à elle" et chaque autre pièce sont autant de sauts périlleux réussis sur le fil de la langue française. Corcoran s'y confirme une fois de plus comme l'équivalent langagier du Cirque du Soleil... toute comparaison ayant ses limites. Pince-sans-rire, le jongleur de mots se fait jouissif dans "J'ai hâte à toi", "Si vous prenez mon vin, laissez-moi tacher vos lèvres" ou la brèvissime "Je comptais sur tes doigts"... qui ne dure que 16 secondes! En prime: une pièce instrumentale en duel amical avec Pierre Côté et un titre en anglais, emprunté au grand Hank Williams.