Nom véritable | Claude Gauthier |
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Aussi connu sous | -- |
Naissance | 1939 |
Carrière professionnelle | Depuis 1959 |
Une carrière d'auteur-compositeur-interprète et de comédien qui s'échelonne simultanément sur plus de cinq décennies est un double exploit! Et Claude Gauthier s'y consacre sans tambour ni trompette avec un égal bonheur.
Pour les adeptes de la chanson québécoise, il demeure avant tout un des grands noms de la poésie mise en musique, tant par ses succès devenus des classiques que par ses qualités profondément humaines. Sa façon de dire le pays authentique, ses personnages et ses paysages, en font un des trouvères modernes du Québec.
Né au Lac Saguay, où l'industrie forestière alimente le quotidien de ce pays de pionniers, Claude Gauthier grandit entouré de musique, entre un père maître chantre à la grand-messe du dimanche et une mère pianiste à ses heures. Ce goût pour la mélodie est également nourri par la présence quotidienne de la radio qui lui permet d'entendre les plus populaires chansons de Charles Trenet, Patachou, Édith Piaf...
C'est ce média de l'imaginaire qui mit l'adolescent en contact avec la création: il fera comme Félix! En 1959, il s'inscrit au concours radiophonique Les étoiles de demain et l'emporte avec sa composition "Le soleil brillera demain" devenue son premier succès.
Claude chante dans quelques boîtes de la métropole et continue de composer de nouvelles chansons "Le coeur de ma guitare", "Ton nom", "Le Grand six-pieds". Cette dernière, basée sur des bribes de conversations entendues pendant son enfance, reconstitue la saga des travailleurs de sa région natale et devient peu à peu une allégorie du Québec alors en pleine mutation. L'album "Claude Gauthier chante Claude Gauthier" est bientôt suivi d'une série de nouveaux enregistrements consacrés par la maison Columbia aux auteurs compositeurs ou interprètes québécois que sont Claude Léveillée, Pauline Julien, Gilles Vigneault, Jacques Blanchet, Pierre Calvé et Monique Leyrac.
Les années soixante voient le jeune troubadour se produire aux quatre coins du Québec et au-delà. Lors d'un passage au prestigieux Carnegie Hall, à New York, il partage la première partie d'un spectacle de Peter, Paul & Mary avec une autre nouvelle venue, Buffy Sainte-Marie fraîchement débarquée de sa Saskatchewan natale. Pendant les heures d'attente, les deux jeunes artistes s'échangent des rimes et il en résulte une nouvelle chanson que chacun garde à son répertoire sous les titres respectifs de "T'es pas une autre" et "Until It's Time For You To Go", notamment reprise par Elvis Presley et Neil Diamond dans sa version anglaise. Avec les Lecor, Forestier, Dor, et autres Charlebois qu'il côtoie dorénavant chez Gamma, Claude Gauthier fait bientôt le pont avec la deuxième vague de chansonniers, qui s'ouvre aux nouvelles sonorités dans la mouvance de l'Expo 67 et qui n'hésite pas à affirmer son américanité.
"La tête en fleurs" et "Ma femme est partie à la ville" ne sont que l'amorce d'une exploration qui culminera avec l'album "Cerfs-volants" en 1968. "Khe Sanh", "Zambie cocktail" et "From Santa To America" (dont le titre de travail était Les oranges du Viet-Nam) ne sont pas des oeuvres de tout repos et ont de quoi désarçonner les habitués des boîtes à chansons du début de la décennie.
En 1972, paraît un 33 tours où figurent "Pour l'amour", "Libre et fou" (un hommage au syndicaliste Michel Chartrand) et surtout "Le plus beau voyage" qui donne son titre à l'album et en sera la chanson-phare.
Pendant le reste de la décennie, l'artisan Gauthier poursuit indéfectiblement sa route comme en témoignent l'enregistrement public "Les beaux instants", capté lors d'un spectacle à L'Outremont en octobre 1975. Éloquent résumé de l'itinéraire du chansonnier, depuis "Mon enfance" jusqu'à "Chanson d'amour d'un gars marié" en passant par "Mon gérant d'banque" et "Le retour du Grand six-pieds", il est suivi d'un huitième microsillon intitulé "Ça prend des racines".
Claude participe encore aux albums "Mon fils" de Félix Leclerc en 1978, pour la chanson "La nuit du 15 novembre", et "Les chants aimés" de Fabienne Thibeault, avec qui il chante "Quand nous serons vieux" en duo, en 1982, puis grave "Tendresses.o.s" en 1984.
Le troubadour entre dans l'ère du CD avec "Planète coeur", en 1991, bientôt suivi de "L'agenda". Sans connaître un impact phénoménal, ces parutions alimentent et réjouissent les adeptes d'une chanson de facture plus classique, en ces temps où la musique pop va dans de nombreuses directions. Une nouvelle période de discrétion musicale au cours de laquelle il retourne s'établir dans la région de Mont-Laurier, pays de son enfance, est suivie de la parution en 1998 de l'album "Jardins" dont la pièce maîtresse est inspirée d'un concerto de Boieldieu, déjà utilisé comme thème du téléroman Septième Nord où Claude a jadis tenu un rôle.
Ayant réalisé lui-même son 14e album "L'homme qui passait par là", paru en mars 2001, il est parrain cette année-là du Festival de Petite Vallée.
Avec la participation d'un quatuor à cordes et la projections d'images d'archives, sa nouvelle tournée est suivie d'une série d'enregistrements rétrospectifs "Le plus beau voyage de mes chansons 1959-1972" parus au printemps 2003. Il faudra pourtant attendre encore cinq ans sa prochaine offrande, un album double de seize titres nouveaux, dont plusieurs cosignés avec d'anciens confrères. Le disque est accompagnés d'un DVD sur lequel le chanteur parle de la vie et de la création.
Robert Charlebois, qui participait à cet album "Pour la suite du monde", convainc son vieil ami de participer, avec quelques comparses célèbres, à l'aventure de Il était une fois... la boîte à chansons dont plus de 150 performances seront présentées en trois ans. L'aventure des chansonniers n'est pas terminée...
Fin 2012, comme pour célébrer un anniversaire, Claude sort le disque "50 ans plus loin", un album dans la pure tradition Gauthier.
Pendant tout ce temps, l'auteur compositeur interprète a effectivement mené une double-vie artistique. Comédien de grand talent, on a pu le voir à l'écran dans pas moins de vingt productions cinématographiques et téléséries. Parmi les plus marquantes notons sa première alors qu'il est le partenaire de la débutante Geneviève Bujold dans le film Entre la mer et l'eau douce, premier long métrage du réalisateur Michel Brault et Les Ordres, en 1974, du même réalisateur. À la télé, plusieurs se souviennent du personnage de Charles dans Chambre en ville, au tournant des années 80 et 90.
On peut approfondir le parcours de Claude Gauthier grâce à cette série de documents.