Nom véritable | Nathalie Simard |
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Aussi connue sous | -- |
Naissance | 1969 |
Carrière professionnelle | Depuis 1979 |
Le nom de Nathalie Simard a fait l'actualité à plusieurs reprises ces dernières années, dans des contextes divers et pas toujours des plus faciles. Toutefois, la parution de l'album "Il y avait un jardin", sa première contribution artistique autonome à l'âge adulte, rappelle que la jeune femme a conservé la fibre musicale et le désir de s'exprimer en chansons.
Celle que le public a redécouverte sous un nouveau jour suite à sa courageuse prise de position en faveur des personnes victimes de pédophilie, et à sa participation au pamphlet documentaire Les Voleurs d'enfance de Paul Arcand, a elle-même connu un parcours difficile. Pendant que la majorité des foyers québécois enviait son personnage de petite fée à l'écran, Nathalie Simard affrontait dans sa vie privée des situations qui tenaient plutôt du cauchemar. Maintenant que la jeune femme a entrepris de relever de nouveaux défis au moyen d'une fondation qui porte son nom, il nous est loisible de jeter un regard rétrospectif sur la carrière de l'enfant chérie de toute une génération. Nombreux sont en effet ceux et celles pour qui Nathalie fut en quelque sorte une gardienne et amie, voire une inspiratrice au plan artistique, par écran interposé.
C'est d'abord aux côtés de ses frères et soeurs que Nathalie, encore jeune enfant, apparaît pour la première fois sur disque à l'occasion de l'album "Le temps des Fêtes chez la famille Simard à l'Île d'Orléans" en 1972. Quelques années plus tard, en 1979, alors âgée de dix ans, elle répète l'expérience lors d'un enregistrement de son frère René "Tous les enfants du monde", adaptation du succès "Chiquitita" du groupe Abba. Son producteur et gérant Guy Cloutier lui trouve bientôt un répertoire sur mesure avec des chansons comme "Une glace au soleil" et "Goldorak", cette dernière célébrant un personnage de dessins animés de création japonaise fort populaire à l'époque, au coeur de la vague des jouets transformers. La même année, Nathalie collabore aussi à l'album "18 ans déjà" de son grand frère avec qui elle chante "Noël des enfants", d'après "Happy Xmas - War Is Over" de John Lennon & Yoko Ono
C'est par un nouvel album de Noël "Joyeux Noël Nathalie" que l'enfant-vedette fait sa véritable entrée dans le monde du disque. Celui-ci est suivi de "Nathalie chante pour ses amis", "Je n'aurais jamais dû partir" et "La rentrée de Nathalie". De nouveaux succès tels "Allons chanter avec Mickey", "Donne la patte, Chibouki" ou "Quand j'écoute Passe-Partout" font la joie des tout-petits. Nathalie et René, vedette établie depuis maintenant une dizaine d'années, collaborent à la fois sur scène et sur disques. Les albums "20 souvenirs de Noël", "René et Nathalie en concert" et "René et Nathalie sur la plage" connaissent évidemment de bons succès de ventes. En 1982, après un passage remarqué à la Place des Arts, le duo effectue une tournée triomphale du Québec. Mais c'est "La danse des canards", fantaisie d'origine européenne, qui représente en quelque sorte la consécration de la jeune artiste, en 1983. L'album qui suit le 45 tours vaut à la compagnie No 1 le trophée Félix de l'album le plus vendu cette année-là. C'est aussi à ce moment qu'elle fait ses débuts comme animatrice d'émissions pour enfants avec Animauville, sur les ondes du réseau Télé-Québec qui diffusait alors sous son appellation originale de Radio-Québec.
On dit que Nathalie Simard a déjà vendu son million de disques lorsque l'émission Le Village de Nathalie lui est confiée, en 1985. En plus de ce rendez-vous quotidien à l'écran de TVA, Nathalie continue d'enregistrer à raison de trois albums en moyenne par année. La chanson thème du film La guerre des tuques vient s'ajouter à "C'est mon idole Michael Jackson", "Monsieur Fred Hamster", "Mes amis les Câlinours". Au plus fort de sa carrière, son fan-club dépasse les 50 000 membres. En 1988, son émission devient Les Mini-stars de Nathalie, concept qui convient davantage à une jeune femme de 19 ans. Après trois ans de présence régulière à l'écran, la carrière de Nathalie de même que celle de René est repensée et le duo s'approche de la musique dance avec "Tourne la page", le 45 tours québécois le plus vendu en 1988. Après un nouvel album de Noël "Joyeux Noël à tous les enfants", Nathalie s'adonne à une nouvelle discipline, l'athlétisme, en participant au spectacle sur glace des Ice Capades dans les temples sportifs que sont le Forum de Montréal et le Colisée de Québec.
Son second album en tant qu'artiste adulte "Au maximum", paru en 1991, lui apporte encore quelques succès tels "À ton départ" ou "Reste ami". Mais, comme c'est le cas pour la plupart des vedettes-enfants - son frère René étant une heureuse exception - les gens hésitent à suivre l'artiste dans son nouveau parcours. Le jeune public qui a grandi est maintenant rendu ailleurs et s'intéresse à des genres musicaux totalement différents, tandis que les parents ont de la difficulté à voir en elle autre chose que l'image de la mignonne petite fille. Commence alors une période de relatif oubli, ponctuée de quelques retours sous les projecteurs: son prochain effort discographique "Parole de femme", en 1994, puis sa participation à quelques comédies musicales dont la nouvelle version de Demain matin, Montréal m'attend, sous la direction de Denise Filiatreault en 1995 et à nouveau en 1999.
C'est finalement pour des raisons tout autres que musicales que l'on retrouve Nathalie Simard au coeur de l'actualité, en 2005, après plus d'un an de rumeurs, insinuations et autres questionnements des médias, suite aux procédures judiciaires qui mènent à l'aveu de culpabilité de Guy Cloutier pour agression sexuelle sur la personne de Nathalie, alors enfant. Après avoir gardé le silence pendant de longs mois, Nathalie décide de prendre ouvertement position. Elle crée la Fondation Nathalie Simard et livre ses confidences au biographe Michel Vastel qui publie Briser le silence, aux éditions Libre Expression. Le public qui l'a soutenue avant même l'issue de l'affaire Cloutier a l'occasion de réentendre la chanteuse une nouvelle fois quand celle-ci participe à la populaire émission Star Académie où elle interprète "La vie me tue", écrite spécialement pour elle par Claude Dubois et incluse au générique du film de Paul Arcand. La chanson qui n'est d'abord disponible que par téléchargement numérique devient le premier véritable succès de musique en ligne au Québec.
Deux ans plus tard, sa fondation étant solidement sur pieds, la chanteuse revient à ce métier qui la fait toujours vibrer mais elle l'aborde d'une tout autre façon. Elle choisit, pour ce retour après plus de dix ans d'absence de la scène musicale, de reprendre certaines chansons qu'elle a toujours aimées mais n'avait pas eu l'occasion d'inclure à son répertoire. "Il y avait un jardin" propose, outre la chanson-titre, succès de Georges Moustaki, des titres de Francine Raymond, Luc Cousineau, Georges Thurston, Gilles Vigneault, Jacques Michel qui avait jadis collaboré à ses émissions télévisées à titre de scripteur, Jim Corcoran mais aussi quelques autres du répertoire international, puisés chez les groupes Foreigner et Styx aussi bien que des auteurs-compositeurs-interprètes comme Carole King et Michel Fugain. Une émission télévisée spéciale était diffusée en octobre 2007, à l'antenne du réseau TVA, où Nathalie cause en personne avec certains des auteurs-compositeurs dont elle a retenu les refrains. La soeur de René Simard décidait alors de redéployer ses ailes, au grand bonheur de son public.
Après dix-sept ans d'absence, l'interprète amorce une tournée à l'hiver 2008 mais interrompt celle-ci après quelques dates dans des circonstances nébuleuses. Cet abandon est suivi d'une série de rebondissements qui auront déçu nombre d'admirateurs de l'artiste et sèment un vent d'inquiétude sur l'avenir même de sa fondation.
Vous pouvez consulter la discographie complète de cette artiste à cette adresse.