Pierre
Nadeau

 Pierre Nadeau

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Parcours

Notes biographiques
Nom véritable Pierre Nadeau 
Aussi connu sous Le gros Pierre  
Naissance 1944-2004   
Carrière professionnelle Depuis 1963   

En une quarantaine d'années de carrière, le pianiste et compositeur Pierre Nadeau a touché à plusieurs styles musicaux et connu des milieux musicaux fort diversifiés, parfois sous les feux de la rampe, souvent de façon beaucoup plus discrète. Quand le nom de Gros Pierre passe à la légende, suite à sa mention dans le texte de Mouffe, "Ordinaire" interprété par Robert Charlebois en 1970, il y a déjà plusieurs années qu'il hante les clubs montréalais, accompagnant des artistes aussi différents que les jazzmen de passage ou les artistes de variétés, notamment La Poune, Rose Ouellet encore très active au début des années soixante.

S'il joue en tant qu'organiste au Rainbow Bar, c'est surtout le piano qui l'attire et il se fait rapidement l'émule des Oscar Peterson ou Thelonius Monk. Il devient ensuite musicien à demeure au El Mocambo et y voir défiler le gratin de la colonie artistique de l'époque; puis il s'installe à l'Hôtel St-Maurice, à Grand-Mère, où il partage la scène avec le trompettiste Yves Charbonneau et le batteur André St-Jacques. Cette première mouture d'un Trio Pierre Nadeau est suivie, pendant une bonne partie de l'année 1967, d'une tournée de plusieurs mois avec un cirque ambulant, dans l'est du Québec et du côté des Maritimes.

À son retour à Montréal, il se joint au Quatuor du Jazz Libre du Québec où officie son copain Charbonneau en compagnie du saxophoniste Jean Préfontaine, du batteur Guy Thouin et du bassiste Maurice Richard. Ils rejoignent bientôt le chansonnier Robert Charlebois qui, de retour d'un voyage en Californie, décide de donner une allure plus expérimentale à son tour de chant. En compagnie de Charlebois, Louise Forestier, Yvon Deschamps et quelques autres musiciens, dont le guitariste Michel Robidoux et le violoneux Philippe Gagnon, le Jazz Libre du Québec monte le fameux spectacle rapidement connu comme l'Osstidcho. Quand ses collègues du Quatuor du JLQ passent au sein du groupe l'Infonie, Pierre Nadeau demeure dans l'équipe de Charlebois avec qui il assume la direction musicale de son prochain album "Québec Love" et compose la musique de la chanson "Ordinaire" qui leur vaut une médaille d'or au Festival international de Sopot, en Pologne. 1970 est aussi l'année des grands festivals pop pour l'équipe Charlebois et Gros Pierre se retrouve avec lui dans l'aventure ferroviaire du Festival Express aux côtés Janis Joplin, Buddy Guy, The Band, Grateful Dead et plusieurs autres vedettes de la scène rock internationale.

Parallèlement à son implication dans la caravane charleboisienne, Pierre Nadeau grave un premier disque en formule trio, avec Michel Donato et Émile Normand pour le compte de la Société Radio-Canada, ainsi qu'un autre avec le QJLQ (Radio-Canada International). Par la suite, il se joint brièvement au groupe Guillotine avant de devenir un des membres du Ville Emard Blues Band avec qui il effectue une tournée pan-québécoise et remplit le Forum de Montréal, une première pour un groupe d'ici. L'aventure du VEBB dure de 1973 à 1976 et plusieurs des musiciens viennent prêter main forte au pianiste lors d'un spectacle en solo à l'Hôtel Nelson, à Montréal. L'événement donne lieu à un album commercialisé sur étiquette RCA "Extra-ordinaire" qui contient six pièces instrumentales dont "Extra-ordinaire" qui est une extrapolation sur le thème de la chanson de Mouffe et Charlebois. Un autre des titres, "Ode à une belle inconnue" avait déjà été enregistré par le groupe sur son album "Live à Montréal" deux ans auparavant. À la même époque, le pianiste participe à l'enregistrement d'un album de la chanteuse June Wallack, également sur RCA.

De 1977 à 1987, Pierre se produit en solo ou en petite formation puis se retire de l'avant-scène musicale pour une longue période. Il donne alors des concerts privés au cours desquels il propose ses nouvelles compositions, en plus de participer à l'émission du samedi soir Le Club de minuit, sur les ondes de la chaîne culturelle de Radio-Canada. C'est en 1996 qu'il reprend goût à la complicité musicale et en novembre 1997, il fait la connaissance des frères Jean-François et Pierrot Paradis, respectivement batteur et bassiste, qui deviendront ses nouveaux partenaires. Le nouveau trio, baptisé Gros Pierre Trio, donne son premier concert le 31 décembre 1998 à Lac-Mégantic, en compagnie du guitariste Robert Roy. L'été suivant, se déroulent les premières sessions en vue d'un nouvel album. Le pianiste écrit aussi la musique de deux pièces sur l'album "Caser" qui marque le retour de Raôul Duguay, lui aussi absent des bacs des disquaires depuis plusieurs années.

Le printemps 2000 est marqué par la sortie du double album "Ballades & blues" où le trio reprend quelques standards de Monk "'round Midnight", Davis "All Blues" ou Garner "Misty", des oeuvres moins connues, une relecture de plus de huit minutes de "Ordinaire" et des créations inédites comme "Blue Pill Blues" et "Lazy Boys". Un enregistrement du Addison Project, datant en 1995 et sur lequel le pianiste avait collaboré: "Controlled Freedom", apparaît bientôt sur l'album "Mood Swings" en 2003. Ce retour sous les feux de l'actualité est malheureusement de courte durée car le pianiste doit bientôt se battre contre un ennemi implacable: le cancer. La terrible maladie a raison de ses derniers efforts, le 16 avril 2004.