Nom véritable | Guy Nadon |
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Aussi connu sous | Buddy Poor, Le Roi du Drum |
Naissance | 1934-2016 |
Carrière professionnelle | 1951-2016 |
Personnage légendaire, le drummer Guy Nadon faisait surtout partie de la tradition orale chez les amateurs de jazz montréalais, jusqu'à l'enregistrement récent (1997) d'un premier album à être commercialisé à l'échelle nationale. Autodidacte, le jeune Nadon, qui a grandi dans Hochelaga, quartier de l'est de Montréal, frappait en cadence sur tout ce qui lui passait sous la main, que ce soient les boîtes de conserves vides ou les poubelles qu'il faisait résonner au moyen de barreaux de chaises qu'on devine dérobés dans la cuisine familiale.
De ces jeux enfantins jusqu'à sa première vraie batterie acquise à l'âge adulte, en passant par celle qu'ils s'était construite à partir d'éléments disparates dès l'âge de onze ans, Guy Nadon n'aura de satisfaction qu'après s'être hissé au niveau de ses idoles de jeunesse, les Buddy Rich et Gene Krupa, vedettes de l'âge d'or du jazz des années quarante et cinquante.
Devenu musicien, il continue d'être un patenteux de la batterie, tout en accompagnant de nombreux artistes et en faisant partie pendant un certain temps du Big Band de Vic Vogel puis de celui de Dennis Christianson. Pendant toutes ces années, le batteur aux allures souvent excentriques est avant tout préoccupé par la dimension exploratoire de la musique, une musique qui pour lui n'a qu'un nom, étincelant de milles feux: JAZZ
En 1975, il donne une dimension permanente à ses recherches et y implique d'autres musiciens en créant le groupe La Pollution des Sons qui compte dans ses rangs le trompettiste Alan Penfold, les saxophonistes Yannick Rieu et Jean Lebrun en plus de Michel Ouellette au trombone, Michel Ferrari au piano électrique et Jean Cyr à la contrebasse. Huit pièces totalisant près d'une heure de musique sont alors captées par la Société Radio-Canada pour en faire un 33 tours "Guy Nadon et la Pollution des sons" paru dans la collection Jazzimage en 1987. Ce disque, le premier enregistrement commercialisé de l'artiste, n'a pas encore été transféré en format DC.
Au début des années quatre-vingt-dix, le cinéaste Serge Giguère consacre un film documentaire intitulé Le Roi du drum à ce personnage peu commun qui enrichit de sa simple présence la scène musicale montréalaise depuis quatre décennies. Le film est projeté pour la première fois en juillet 1993, et se mérite le prix André-Leroux aux prochains Rendez-vous du cinéma québécois.
En novembre 1997, un premier disque compact est enregistré lors d'une performance à la Maison de la culture Frontenac. Le disque paraît l'année suivante sous le titre "Guy Nadon et le Band du Roi du Drum". On peut y entendre quelques reprises personnalisées de classiques du jazz, comme "Sweet Georgia Brown" et "Hey! Ba-Ba-Re-Bo", mêlées à des compositions dont les thèmes varient de "L'inflation" à un "Referendum Blues" Le même spectacle fait aussi l'objet d'un nouveau documentaire télévisé qui témoigne de la démarche du musicien, en constant renouvellement.
En 1998, le Festival international de jazz de Montréal lui décerne le prix Oscar Peterson destiné à honorer le travail d'un artisan dans le domaine du jazz.
On peut visiter le site de Guy Nadon.