Nom véritable | Marie-Aline Joyal |
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Aussi connue sous | Chloé Sainte-Marie |
Naissance | N/D |
Carrière professionnelle | Depuis 1985 |
C'est d'abord par le cinéma que le nom de Chloé Sainte-Marie est connu du public, révélé par le cinéaste Gilles Carle, dans la seconde moitié des années quatre-vingt. Il est donc tout naturel que ce soit par ce média qu'elle arrive à la scène musicale professionnelle. En 1989, elle interprète avec François Guy la chanson thème que ce dernier a écrite pour le film Cinéma, cinéma, marquant les 50 ans de création l'Office National du Film et les 25 ans de la section française de production. Un peu plus tard, elle est de la distribution du film Vive Québec, un documentaire-fiction autour de l'histoire de la capitale québécoise, où elle joue et chante à nouveau.
Ce n'est cependant qu'au milieu de la décennie suivante qu'elle fait le saut dans l'arène musicale et grave son premier enregistrement commercialisé "L'emploi de mon temps". Elle y chante surtout des textes de Fernando Arrabal, sur des musiques des plus éclectiques. Ce premier essai passe plutôt inaperçu et il lui faut attendre en 1999 pour se révéler véritablement au public, avec son nouvel album "Je pleure, tu pleures" qui est alors accueilli comme la surprise de l'année. Cette fois le contenu, quoique de langages et d'auteurs très différents (on y trouve des chansons en français, en anglais et en innu en plus de la bilingue "To be or not to be la vie"), garde une parenté sonore dans un registre country-folk qui fait son unité.
La réalisation et les arrangements de "Je pleure, tu pleures" sont confiés à Réjean Bouchard. Les paroles des Chantale Bellefleur, Denise Boucher, Gilles Carle, Pierre Létourneau, Gaston Miron, Réal Vollant et Willie Lamothe y sont mises en musique par François Guy, Roger Paré, Michel Robidoux et Gilles Bélanger. Ce dernier signe aussi le texte de "Welcome To Salinas". Au cours des deux années qui suivent, Chloé présente ses nouvelles chansons sur scène et la magie opère à nouveau. Le disque et le spectacle sont en nomination pour les Félix dans six catégories au Gala de l'Adisq 2000.
Tout en continuant de s'intéresser à la culture innue, à laquelle l'initie la poétesse Joséphine Bacon qui lui offre entre autres la chanson "Mishapan Nitassinan", et de fréquenter la poésie de Gaston Miron qui donne son titre au prochain album "Je marche à toi", c'est principalement autour des mots du poète Patrice Desbiens que Chloé Sainte-Marie élabore, toujours appuyée par Gilles Bélanger et Réjean Bouchard entre autres collaborateurs, un second volet à sa contribution chansonnière. "Je marche à toi" paraît en septembre 2002 et suit tout naturellement les traces du précédent, se voyant décerner le Félix de l'Album folk contemporain de l'année en 2003. Les chansons "Chamaille, chamaille" de Gilles Carle et François Guy, "Brûlots" de Patrice Desbiens et Gilles Bélanger ou la sympathique "Petite annonce amoureuse", empruntée aux soeurs Kate et Anna McGarrigle, deviennent autant de nouveaux repères pour les défenseurs de la chanson poétique.
Chloé et son équipe musicale parcourent le Québec et font entendre jusqu'en Europe (France, Suisse, Belgique) les mots qui les inspirent. En 2004, leur spectacle est la Révélation du Festival de Pully, en Suisse. Partout, on note une qualité d'écoute qui frôle le recueillement et laisse toute la place au verbe des auteurs pour qui l'interprète a eu le coup de foudre. Ce sont d'ailleurs ces auteurs qui occupent la scène à sa pleine largeur, leurs noms tatoués sur de longs tissus tendus à la façon des voiles d'antiques goélettes.
Partageant son temps entre le métier de la scène et les préoccupations du quotidien, Chloé mène de surcroît un combat de tous les instants pour assurer à son compagnon, atteint de Parkinson, une difficile autonomie. Leur intérêt commun pour toute forme de création se traduit par la participation de Gilles à chacun des albums, que ce soit par ses textes et aussi pour le récent "Parle-moi" par un dessin du visage de la dame, dessin qui orne la couverture du boîtier. L'album qui comporte cette fois-ci un premier texte en langue mohawk "Rateriioskowa", fruit de la collaboration de Joséphine Bacon et des musiciens Gary Rice et Wendy Simpson sans oublier la touche de Réjean Bouchard qui mène à nouveau le projet à bon port. Du reste "Parle-moi" bénéficie, pour l'essentiel, de la même équipe et puise à la même inspiration du côté des poètes, à qui il faut ajouter le jeune Alexis Lapointe, auteur des textes "Parasitaire" et "Pacotille par amour des archanges", mis en musique par Gilles Bélanger, ainsi que de "Errances et salines écorchures" que Chloé récite sans accompagnement, en toute fin de l'album.
On revoit aussi Chloé Sainte-Marie au cinéma, mais cette fois dans sa vie de conjointe et de muse, dans le documentaire de Charles Binamé, Gilles Carle ou l'indomptable imaginaire, qui prend l'affiche en salle à l'automne 2005. Ce film du réalisateur de Séraphin: un homme et son péché, aborde subtilement les thèmes de l'amour et de la mort dans le décor verdoyant de l'Île verte...
On peut visiter le site officiel de Chloé Sainte-Marie.