Angèle
Arsenault

 Angèle Arsenault

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Parcours

Notes biographiques
Nom véritable Angèle Arsenault 
Aussi connue sous --  
Naissance 1943-2014   
Carrière professionnelle 1974-2014   

Bien qu'elle n'ait pas toujours eu exactement la même apparence physique, la « petite blonde à lunettes » Angèle Arsenault compte parmi les artistes qui ont réussi à imposer une image indélébile dans le subconscient du public adepte de chanson francophone en Amérique. L'autre caractéristique qui est souvent évoquée à son propos, c'est la réserve inépuisable d'énergie qu'elle a toujours réussi à communiquer à son auditoire, sans frontière d'âge ou de provenance géographique. Depuis les associations d'aînés jusqu'aux classes de maternelles, personne n'a pu demeurer insensible aux propos souvent enjoués, parfois réalistes mais toujours positifs de cette artiste vraiment familiale. Auteure-compositrice-interprète accomplie, la musicienne fait mouche à tous coups dès qu'on est en contact avec ses oeuvres.

Il semble que cette meneuse-née ait commencé bien jeune à s'intéresser à la musique et à la chanson, dans son Acadie natale. Née à Abram-Village, à l'Île-du-Prince-Édouard, c'est à quatorze ans qu'elle remporte son premier concours télévisé dans la capitale Charlottetown. Puis au gré de sa vie étudiante, elle s'intéresse de plus près à la chanson folklorique alors qu'elle termine son Bac à l'Université de Moncton, au début des années soixante. S'étant inscrite à l'Université Laval, à Québec, où elle obtient une Maîtrise en études littéraires, elle se rend ensuite à Montréal puis à Toronto où elle anime une première série d'émissions télévisées intitulée Avec Angèle qui lui vaut un trophée Hugo Award pour sa valeur éducative, en 1974.

Parallèlement, elle monte son propre répertoire et présente un album complet de chansons originales en 1975, sous le titre "Première". Celui-ci paraît sur étiquette SPPS (Société de production et de programmation de spectacles), maison qu'elle vient de fonder avec Lise Aubut, Édith Butler et Jacqueline Lemay. Outre les albums respectifs de ces artistes, cette compagnie est à l'origine d'une série d'outils pédagogiques centrés sur l'utilisation de la chanson: "C'est la récréation", "Barbichon, Barbiché", etc. tout au long des années 70. "Première" contient les premiers succès de l'auteure-compositrice-interprète qui la démarquent de la production courante, notamment "J'aime mieux rester dans ma cuisine", "Les héroïnes" et "Le monde de par chez-nous". Un livre regroupant cinquante de ses textes de chansons est aussi publié la même année sous le titre Première, chez Leméac.

Ce premier pas est suivi de l'enregistrement d'un album de chansons en anglais qui ne paraîtra que quelques années plus tard, étant donné l'énorme succès de son deuxième microsillon francophone "Libre" qui lui vaut en 1979 le trophée Félix pour l'album le plus vendu de la saison précédente, avec 300 000 exemplaires écoulés. "Libre" contient entre autres les chansons "Moi j'mange", "Je veux toute la vivre ma vie" et "(De temps en temps, moi j'ai) Les bleus". 1979 est vraiment une année de récolte pour la pianiste-chanteuse puisque, en plus de ces récompenses officielles, le public fait un très bon accueil au nouvel l'album "Y a une étoile pour vous" et à la chanson "C'est juste lundi Angèle" qui accompagne la pièce-titre sur 45 tours. C'est également l'occasion pour elle de publier son album anglophone éponyme qui était resté en plan depuis quelques saisons. L'année suivante, elle est invitée à se produire au festival de Spa, tout en procédant au lancement d'un cinquième disque, sur étiquette Kébec Disc cette fois, "Chanter dans le soleil".

Les années quatre-vingt voient Angèle Arsenault passer partiellement de la scène aux médias électroniques. Après avoir passé une saison à la télévision de Radio-Canada Atlantique, elle devient de 1985 à 1987 coanimatrice du Radio-Café Provigo, diffusé quotidiennement à la grandeur du Québec sur les ondes du réseau Radiomutuel, en compagnie de Benoit Marleau. En 1989, elle est de retour en Acadie où elle anime l'émission matinale Bonjour l'Atlantique. Avec la nouvelle décennie, c'est surtout la télévision qui accapare ses talents: série Alphabus pour le Canal Famille en 1990, puis participation à plusieurs épisodes de Sesame Street.

Après dix ans d'absence du marché du disque, la chanteuse revient à la surface en 1993 avec le premier disque compact de sa carrière "Bonjour Madame Bolduc", souvenir d'un spectacle présenté l'année précédente en tournée au Canada ainsi qu'aux Francofolies de La Rochelle, en hommage à la pionnière de la chanson québécoise que fut La Bolduc. La même année, on la retrouve aussi en tant que comédienne dans la télésérie Au nom du père et du fils.

Elle renoue avec les studios d'enregistrement pour un nouvel album de chansons de son cru en 1994 "Transparente" puis revient plus que jamais au public des enfants à qui elle adresse ses nouvelles compositions. Entre temps, elle offre à son auditoire fidèle une compilation de ses succès introuvables, remontant au temps du vinyle, intitulée "J'ai vécu bien des années" et une réédition de son album de Noël paru en 1983, augmenté de quatre nouvelles chansons et rebaptisé "Noël c'est l'amour".

Les dernières années du XXe siècle lui amènent une nouvelle série d'honneurs et de consécrations: en 1996, un musée lui est dédié à Mont-Carmel, municipalité de l'Île-du-Prince-Edouard tout près de son village d'origine. Outre les objets liés à ca carrière musicale, on y trouve en exclusivité son livre de recettes familiales intitulé... Moi j'mange. L'année suivante elle est décorée de l'Ordre de la Pléiade pour son rôle actif dans la promotion de la culture et de la langue française et en 1999 c'est l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard qui lui attribue un doctorat honorifique. Elle est aussi au coeur de deux émissions télévisées spéciales qui ont pour titre Le monde de par chez-nous et Coming Home.

Lancé fin 1999, son CD de chansons pour enfants "Amour" lui ouvre les portes du nouveau siècle et témoigne à la fois de sa vision du futur et de ses priorités vitales.

Dans les années suivantes, elle continue de répandre sa philosophie de vie axée sur l'authenticité et la compassion à l'occasion de festivals au Canada et en France et à certains grands rendez-vous québécois tel Le retour de nos idoles, en mai 2013 à Québec, là même où elle avait véritablement amorcé une carrière durant ses études, en chantant et s'accompagnant dans les bars du Vieux-Québec en compagnie d'Édith Butler, autre Acadienne très réputée.

Angèle a aussi reçu plusieurs distinctions dont l'Ordre de la Pléiade de l'Association des parlementaires de langue française, le titre d'Officier de l'Ordre du Canada en 2003 et l'Ordre de l'Île-du-Prince-Édouard en 2005.

Lors de son décès, le 25 février 2014, la communauté de l'Acadie est unanime à reconnaître son apport au façonnement de l'identité de sa région natale et son influence sur le rayonnement artistique national. De leurs propres aveux Lisa Leblanc et Marie-Jo Thério, entre autres, lui doivent beaucoup.