Nom véritable | N/D |
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Aussi connu sous | Stefie Shock, Cosmo Palermo |
Naissance | 1969 |
Carrière professionnelle | Depuis 2000 |
Après avoir passé la décennie 1990 à faire danser le Montréal nocturne avec la musique des autres dans les temples du déhanchement, Stefie Shock devient lui-même artiste du disque en 2000 et lance subséquemment quatre albums de matériel inédit, dont le plus récent "La mécanique de l'amour", et une compilation de "Tubes, remixes et prémonitions". Privilégiant des rythmes dynamiques et un usage dansant de ses mélodies, il passe en quelques mois de "Presque rien" à l'une des figures les plus singulières de la scène musicale québécoise.
Imprégné de musique dès l'enfance, Stefie Shock développe très tôt une sensibilité spéciale pour le rythme. Il a ses premiers contacts avec de véritables instruments, la flûte ou le trombone, dès l'école primaire. À l'âge de 13 ans, suivant son instinct plus percussif, il décide d'apprendre la batterie, d'abord dans une formation parascolaire puis dans divers groupes de rock. Passé à la guitare, il se produit dans les bars tout en poursuivant des études en graphisme.
À 20 ans, entre ses voyages et son expérience de DJ qui lui confirme la nette corrélation entre la musique et la danse, il décide de se consacrer sérieusement à l'écriture et à la musique. Fort de ses lectures et de ses fréquentations musicales, il privilégie la musicalité des mots au discours comme tel. Si discours il y a, on doit le chercher dans un second degré qu'affectionne particulièrement l'auteur-compositeur-interprète. Les envois de démos où il tient lui-même plusieurs instruments se multiplient mais bien peu obtiennent une réponse.
En 1997, il fait la rencontre d'Alain Dupuis qui s'occupe particulièrement de la promotion de jeunes artistes. Les deux jeunes loups se comprennent et Stefie tombe en plein dans la mire du futur producteur qui se prépare à lancer sa propre maison de disques. Après avoir établi le genre d'ambiance musicale désirée, on retient les services du réalisateur Dimitri Tikovoï qui a déjà travaillé avec Florent Pagny, Lio, Guesch Patti et autres artistes de calibre. Stefie Shock se rend donc en Angleterre pour l'enregistrement de son premier album "Presque rien", début 2000.
L'album paraît au Québec en avril et reçoit un accueil chaleureux de la critique. La voix au registre passablement bas et la dégaine de l'artiste suggèrent un Gainsbourg façon sixties, période "Bonnie & Clyde", plutôt porté sur les assonances et les allitérations. Le tout est assaisonné d'un zeste de techno, avec de-ci de là une touche de scratch pour "18" ou une tache de son garage bien gras comme dans "All Zippers Down". L'impact de "Je combats le spleen", premier extrait proposé aux stations de radio en février 2000, laisse présager un cheminement peu commun pour ce montréalais nourri à l'écoute des musiques dansantes du disco et du funk autant que de la chanson française, en passant par les rythmes latins.
L'accueil du public et les éloges de la critique ont des échos jusqu'en Europe où on lui accorde le prix Québec-Wallonie-Bruxelles en 2001. Cet été-là, des milliers de festivaliers ont l'occasion de l'entendre aux FrancoFolies de La Rochelle, de Spa et de Montréal. Un an plus tard, ce premier opus lui vaut également le prix Félix-Leclerc, conjointement avec le Français Bertrand Louis, assorti d'un prix Étoiles Galaxie.
Mais déjà il faut songer à donner suite et Stefie consacre une partie de l'automne et de l'hiver suivants à l'écriture de nouvelles chansons. Poursuivant sa collaboration avec Dimitri Tikovoï, l'artiste participe cette fois à la réalisation tout en assumant une large part de l'instrumentation qu'on retrouve sur "Le décor". Tandis que sa relecture de "Pas assez de toi" ou sa mise en musique du texte d'Isabelle Mayereau "Il, elle" se situent d'avantage en continuité avec le 1er album, "Le pied dansant" adaptation de l'immortelle "Guaglione", que Stefie a apprise en écoutant la version instrumentale de Pérez Prado, assume l'héritage du roi du mambo.
S'il privilégie cette fois le chant au style plus récitatif de son premier album, l'auteur-compositeur conserve une approche facilement identifiable. Outre les fans de rythmes latins et de divers grooves plus techno, les adeptes de rock primitif y sont choyés avec "Salut Chantal" et son riff façon mi-60. Quant aux fans de chanson française, ils ne peuvent que constater le raffinement des textes du jeune auteur.
Dans cette foulée, l'artiste se voit offrir un contrat avec l'une des grandes sociétés mondiales du disque qui distribue "Le décor" en France. Stefie ira même passer quelques mois dans l'Hexagone afin de tâter le terrain. Petite malchance: lors du tsunami du 26 décembre 2004, sa chanson "Un homme à la mer" est retirée des ondes car on préfère ne pas exposer l'auditoire, même de manière subliminale, aux souvenirs traumatisants que nombre de Français ont vécus en Indonésie. La frilosité de certains décideurs du monde médiatique est parfois bien curieuse!
De retour au Québec, le musicien-chanteur conçoit, à l'hiver 2005-2006, un projet singulier. Dans la foulée des hommages collectifs à des artistes ayant marqué le monde de la chanson, dont celui à Charles Aznavour "Aujourd'hui encore..." auquel il a lui-même participé, il contacte plusieurs amis d'horizons musicaux aussi différents que Mara Tremblay, Mario Pelchat, Dobacaracol, Les Breastfeeders, Patrick Norman ou Éric Lapointe et leur propose de s'approprier une chanson du regretté Joe Dassin. La réponse est unanimement enthousiaste et "Salut Joe!" voit le jour au cours de l'été. Gonflés à bloc, Stefie et son complice Mathieu Dandurand entreprennent l'enregistrement des nouvelles compositions que l'on retrouve sur son troisième album solo "Les vendredis" en novembre 2006.
Nouvelle tournée, retour aux platines lors d'événements ciblés, l'horaire chargé du musicien hyperactif lui laisse moins de temps pour peaufiner ses nouvelles créations. Un projet intermédiaire fait découvrir le titre "Panicomanie" tout en présentant des relectures de plusieurs pièces des trois premiers albums et ses participations aux hommages à Aznavour et Dassin.
C'est finalement au printemps 2011 que le public a l'occasion de découvrir "La mécanique de l'amour". Outre ses nouvelles compositions, dont quelques-unes en langue anglaise, il y reprend une pièce des Négresses Vertes "Zobi la mouche" et une autre de Brigitte Fontaine "Dévaste-moi". Si "Karma" prolonge l'ambiance de ses premiers succès, on peut penser que "Un jour sur deux" ou "Nénuphar" deviendront de nouveaux fleurons du répertoire Shock.
On peut visiter le site officiel de Stefie Shock.