Nom véritable | Claude Légaré |
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Aussi connu sous | -- |
Naissance | 1953 |
Carrière professionnelle | Depuis 1973 |
Il est des artistes sans âge que l'on peut découvrir à n'importe quelle étape de leur parcours sans que se manifeste l'usure du temps. Claude Légaré et sa compagne Lucie Longpré sont de cette race de troubadours. Discrets, sans fard et indémodables. En fait, le parcours de Claude Légaré, que certains découvraient avec son premier DC "Transparence", pourrait aisément se traduire par persévérance. Il était là en 1975, quand fut proclamée et célébrée la notion de Relève de la chanson québécoise; il est encore là au début du nouveau siècle avec sa guitare, ses mots, son regard sur le monde.
Sa participation à la Chant'août, comme ce fut le cas pour un certain nombre de jeunes auteurs-compositeurs-interprètes, attire l'attention d'une maison de disques. En 1976, paraît un premier album sur étiquette Gamma "Légende qui vit le jour dans un p'tit pain" où l'on discerne ses préoccupations humaines et sociales: "La remise en question", "Le droit de parole", "Made in U.S.A.". Un peu plus tard, il cède à la fantaisie et se fait tubiste (joueur de tuba) dans le groupe la Fanfafonie avec qui il participe à un concours d'orchestres à la succursale de Québec du Café Campus en 1980. Plusieurs membres de ce groupe feront plus tard partie de l'équipe musicale du Cirque du Soleil, au fil des ans.
Pendant le ressac qui affecte le début des années quatre-vingt et qu'on désigne alors comme une crise de l'industrie du disque, Claude Légaré continue de se produire loin des projecteurs, dans cet habitat naturel de la chanson qu'on nomme Cafés, petites boîtes, brasseries. Il poursuit également des études en musique et devient une des références à Québec en matière de chanson. C'est à ce titre qu'il collabore ensuite à la rédaction d'un ouvrage fort documenté des chercheurs André Gaulin et Roger Chamberland: La Chanson québécoise de La Bolduc à aujourd'hui, qui paraît en 1994 dans la série Anthologies des éditions Nuit Blanche. Il signe aussi des textes dans Québec-français, périodique destiné avant tout aux professionnels de l'enseignement de la langue française, et dans le Dictionnaire des oeuvres littéraires québécoises.
Impliqué dans la transformation du Théâtre Petit Champlain en Maison de la Chanson, toujours à Québec, ainsi qu'à la station radiophonique CKRL dont il est directeur de la programmation de 1995 à 1998, il monte en parallèle un spectacle estival pour la Ville de Québec sous le thème La Chanson québécoise des années 30 à nos jours, en compagnie de Richard Plamondon, autre collaborateur à l'Anthologie de la chanson québécoise. Ce retour sur les planches lui redonne la piqûre de la scène et il se présente à nouveau en tant qu'auteur-compositeur-interprète lors du Coup de coeur francophone de 1997.
La rencontre de la pianiste de formation classique et jazz Lucie Longpré l'amène à réaliser un nouvel album de chansons originales, près d'un quart de siècle après son premier opus. "Transparence" s'avère une nouvelle fois un album des plus prometteurs, où le réalisme laisse place à un certain optimisme qu'on peut qualifier de philosophe: "Pavillon Beau-Rivage", "L'homme qui approche", "Because l'amour", "Si vis pacem para pacem" ne tentent pas de cacher les irritants de la vie mais se gardent bien de se complaire dans le triste constat auquel plusieurs seraient tentés de s'arrêter. Le duo répond à l'appel de la route et entreprend bientôt une tournée en Suisse avant de revenir au Québec où il se produit chaque fois que l'occasion lui est offerte. Parallèlement, le tandem Légaré/Longpré s'adonne à la composition de nouvelles chansons et propose un nouvel opus au printemps 2005. "Métamorphose" est la suite naturelle de "Transparence", l'auteur Légaré se préoccupant du temps qui passe quand il ne se berce pas de musique, une musique qui l'accompagne en tout lieu, soit qu'il décrive un anniversaire "Un dimanche à la résidence" ou la genèse d'une "Country song". La saveur jazzée de l'accompagnement peut à l'occasion favoriser un usage enjoué de la langue et du vocabulaire: "Jeu de cartes", "Taxi", "Tout me touche" viennent ainsi ajouter le brin de la légèreté nécessaire à assumer certains constats de cette "Métamorphose" qui « en changeant les choses change aussi les hommes ».