Nom véritable | Yannick St-Arnaud |
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Aussi connu sous | -- |
Naissance | 1967 |
Carrière professionnelle | Depuis 1987 |
Nouveau visage pour les adeptes des palmarès, Yannick St-Arnaud n'en fait pas moins activement de la chanson d'opinion, comme il la décrit lui-même, depuis cinq ans... et de la musique depuis plus de quinze. Né dans une famille où la musique est très présente, il apprend le piano dès son jeune âge, se convertit à la guitare à l'adolescence et fait partie de différents groupes au cours des années quatre-vingt. Sa préférence va alors au hard-rock et au progressif avant de bifurquer vers des sonorités plus difficiles à définir, sous l'influence notamment de Frank Zappa.
Encore dans la jeune vingtaine, il tourne le dos à la musique et va prendre l'air du côté de l'Europe où il découvre plus profondément l'univers des poètes dans le sillage de Rimbaud, Beaudelaire, Aragon... Ceux-ci inspirent d'ailleurs certains textes délinquants du jeune poète qu'en d'autres temps on aurait dit maudit. Ayant pris goût à l'écriture, il fonde à son retour au Québec le St-Arnaud Concept, au début des années quatre-vingt-dix, puis le groupe Poète Traffic qui allie jazz, rock progressif et chanson à texte. Si cette formation réussit à graver un album en 1994, Yannick prend une nouvelle direction et opte pour la chanson l'année suivante, passant à cette occasion de la guitare au piano.
Fort de quelque deux cent textes de chansons, il entreprend d'enregistrer un premier album en 1997, album qu'il réalise lui-même, par ailleurs. Si ses textes traduisent un certain désenchantement, on peut dire qu'il assume le spleen plutôt que de le combattre, pour se référer à un exemple contemporain. La critique pourtant relie plutôt sa démarche aux poètes d'une autre génération, citant Brel mais surtout Ferré comme point de repère alors que St-Arnaud s'inscrit plutôt dans la marge de la nouvelle chanson québécoise où il voisine les Daniel Boucher, Mario Peluso, Marc Déry et quelques autres. "La nuit des fous" où l'on retrouve entre autres "Eldorado", "Bandit de poésie" et "Tout ça pour l'indifférence" paraît à l'automne 1997. Une fois l'album placé chez les disquaires et sa première tournée des médias effectuée, Yannick St-Arnaud entreprend de se produire seul dans diverses boîtes de la métropole. Parallèlement, à la surprise-même du principal intéressé, la chanson "Ta femme", connaît un bon succès dans les radios régionales avant de percer l'indifférence des grands réseaux.
Pendant plus d'un an, à partir d'avril 1998 et pour une bonne partie de l'année suivante, il continue de se produire dans les petites boîtes comme le Saint-Sulpice à Montréal, s'attachant un public de plus en plus fervent au gré des spectacles, grâce à un efficace bouche-à-oreille. À l'été 1999, l'auteur-compositeur-interprète est de retour en studio pour une nouvelle série d'enregistrements qui donnent naissance à un deuxième album "Yannick St-Arnaud" qui est disponible au printemps 2000. Cette fois, le poète se partage entre le piano et la guitare tout en assumant à nouveau les arrangements et dérangements ainsi que la réalisation. Si des pièces comme "Toucher les étoiles" et "Pour que tu m'aimes" présentent un caractère moins incisif, il s'y livre à un exercice de style tout à fait gainsbourgeois avec "Mister Freeze" et se plait à naviguer à contre-courant avec l'éloge très explicite de "Ma cigarette". Est-ce un hasard si à l'écoute d'un disque de St-Arnaud aussi, le danger croît avec l'usage?