Nom véritable | Joseph Saucier |
---|---|
Aussi connu sous | -- |
Naissance | 1869-1941 |
Carrière professionnelle | 1887-1941 |
Étudiant d'abord le piano avec son père Moïse puis avec Charles-Marie Panneton et Dominique Ducharme, Joseph Saucier se produit en public dès l'âge de dix ans. Optant finalement pour le chant en 1887, il étudie avec Achille Fortier et Paul Waillard et devient soliste à l'église du Gésu et à la cathédrale Saint-Jacques de Montréal. En 1895, il donne un concert avec l'Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Guillaume Couture. Au début de 1897, il est nommé organiste et maître de chapelle à l'église Saint-Louis du Miles-End puis, vers la fin de l'année, étudie le chant au Conservatoire de Paris avec Auguste-Jean Dubulle. À cette époque, il se produit avec succès à Paris et à Londres. De retour au Québec, il participe, le 14 janvier 1898, au premier concert de l'Orchestre symphonique de J.J. Goulet au Queen's Hall.
Joseph Saucier donne des cours de chant et de musique à son studio, situé au 649 rue Saint-Hubert, et se produit occasionnellement comme chanteur et musicien dans divers concerts, notamment au Monument National. En juin 1902, le baryton tient le rôle de Satan dans Le paradis perdu de Théodore Dubois, lors des célébrations des fêtes du cinquantenaire de l'Université Laval de Québec. Puis il se produit avec Paul Dufault, Rosario Bourdon, Émiliano Renaud et plus de 140 musiciens et choristes lors de la création de la Société symphonique de Québec en août 1902. Joseph Saucier effectue un autre séjour de quelques mois à Paris et, à son retour en 1903, accepte le poste de maître de chapelle à l'église de l'Immaculée-Conception de Montréal.
À l'automne 1904, il enregistre pour la compagnie d'Émile Berliner des chants religieux et patriotiques. Sa femme Octavie Turcotte l'accompagne sur plusieurs de ces enregistrements. Le baryton continue avec succès de se produire en concert tout en enregistrant pour Victor et Columbia un répertoire encore largement constitué de chants religieux. Il enregistre cependant quelques airs québécois célèbres: "O Canada, mon pays mes amours" de Georges-Étienne Cartier et Jean-Baptiste Labelle, "Vive la France" d'Ernest Lavigne, "Le drapeau de Carillon" d'Octave Crémazie et Charles Sabbatier et "Un Canadien errant" d'Antoine Guérin-Lajoie. Il endisque également, pour la compagnie Columbia de New York, des chansons folkloriques dont "Vive la Canadienne", "C'est la belle Françoise", "À Saint-Malo", "À la claire fontaine".
Élu deux fois président de l'Académie de musique du Québec, en 1907-1908 et en 1911-1912, Joseph Saucier participe en 1913 à la création de l'oratorio Les deux âmes, d?Alexis Contant. C'est à compter d'octobre de cette année-là qu'il devient soliste à l'église Saint-Louis de France dont il sera également maître de chapelle de 1927 à 1936. Il y dirige une association chorale qui participe aux évènements religieux de l'année, notamment à Pâques avec la présentation des Sept paroles du Christ de Théodore Dubois, en avril 1917. Elle présente également au Monument National, le 18 avril 1918, La damnation de Faust de Berlioz avec Saucier dans le rôle de Méphisto, Henri Prieur dans celui de Faust et Ulysse Paquin dans celui de Brander. Les nombreux élèves qui fréquentent son studio du 419 rue Saint-Denis donnent, chaque année, un spectacle public très couru.
En décembre 1918, le baryton donne un concert avec Sarah Fischer au Ladies Morning Musical Club de Québec. Il se produit à Montréal à la salle Saint-Sulpice le 6 mars 1919 et reprend, en avril, le rôle de Satan dans Le paradis perdu, avec Fabiola Poirier et Henri Prieur dans les rôles de Eve et d'Adam, les 200 voix de l'Association chorale Saint-Louis-de-France et un orchestre de 50 musiciens dirigés par Alex Clerc. En mars 1921, il donne un concert avec Blanche Gonthier et Émile Gour à la salle des Chevaliers de Colomb à Québec. En novembre de la même année, il est l'invité d'un concert des H.M. Canadian Grenadier Guards de J.J. Goulet au Théâtre Imperial. Le 21 mars 1922, il se produit avec Camille Bernard et Albert Chamberland au Ritz-Carlton.
Après avoir chanté dans Marie-Madeleine, de Massenet, en décembre1922 au Théâtre National aux côtés d'Émile Gour et Éliza Gareau, Joseph Saucier tient, le 29 avril 1923, le rôle du grand-prêtre dans Samson et Dalila à Worcester, Massachusetts, aux côtés de Cédia Brault, Émile Gour, Armand Gauthier, un choeur de 450 voix et un orchestre philharmonique de 50 musiciens dirigés par A.J. Harpin. Il est fréquemment soliste avec l'Orchestre symphonique de Montréal de Joseph-Jean Goulet et donne régulièrement des concerts, notamment à la salle Saint-Sulpice avec Rodolphe Plamondon (24 novembre 1927).
Le père de Joseph Saucier, Moïse (1840-1912), fut organiste et maître de chapelle dans plusieurs églises de Montréal et l'un des premiers membres de l'Académie de musique du Québec. Son fils Jean, en plus d'être neurologue, fut également violoniste. Son neveu Marcel fut violoniste et professeur, enseignant entre autres à Jean Cousineau, Jacques Perron, Roméo Galipeau et Henriette Tardif, à son école du 7361, rue Saint-Denis à Montréal. Il a écrit des chansons populaires dont certaines ont été enregistrées par Jean Lalonde et Fernand Robidoux ("Miarka" en 1949).
Source
Ce texte biographique a été rédigé par Robert Thérien, chercheur et spécialiste de la chanson québécoise et actualisé par l'équipe de Québec Info Musique.