Nom véritable | Alain Lefèvre |
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Aussi connu sous | -- |
Naissance | 1962 |
Carrière professionnelle | Depuis 1982 |
Le nom d'Alain Lefèvre est maintenant connu au-delà des cercles professionnels et contribue depuis une vingtaine d'années à décloisonner les divers genres musicaux à la fois par sa carrière d'artiste et par une implication soutenue dans le milieu scolaire. Si la musique est un langage universel, sa propagation tient parfois de la vocation. Dans le cas de ce pianiste et compositeur, celle-ci se double d'une évidente passion, notamment pour l'oeuvre du compositeur québécois André Mathieu à qui il consacre une partie importante de ses travaux et dont il interprète la musique sur la trame sonore du film "L'enfant prodige: L'incroyable destinée d'André Mathieu", relatant la brillante et trop brève carrière de ce musicien d'exception.
Ayant débuté son apprentissage dès l'enfance, son père l'inscrit à l'École normale de Musique de Montréal lorsqu'il n'a que cinq ans. Le jeune pianiste cumule les premiers prix et, à 17 ans, il se rend étudier à Paris où il sera l'élève de Pierre Sancan. L'année suivante, il est lauréat du premier prix lors du Concours international Alfred-Cortot et en 1982 on peut l'entendre en récital avec le violoniste Christian Ferras. S'étant produit dans plusieurs pays d'Europe alors qu'il y parfait sa formation, ce n'est qu'en 1984 qu'il rentre au Québec. Il fait alors ses débuts montréalais en compagnie de l'Orchestre de chambre de McGill. Il retourne régulièrement en France où il travaille avec les compositeurs Henri Dutilleux et Pierre-Max Dubois. Celui-ci lui offre une "Sonate" que le pianiste interprètera en février 1985 lors d'un concert à Albany. De retour à Paris, Alain Lefèvre sera le premier Québécois à se produire à la Salle Pleyel, où il joue en 1987 avec l'Orchestre des Concerts Pasdeloup; il y reviendra en 1989.
À partir de 1994, le pianiste grave ses premiers DC sur l'étiquette Kosh International Classics puis, à la fin de la décennie, chez Musica Viva. En 2000 paraît son "Mozart", réunissant la "Symphonie no 41 - Jupiter" de Mozart et le "Concerto pour piano et orchestre no 23" du célèbre compositeur. Il y est accompagné par l'Orchestre symphonique de Laval dirigé par Jean-François Rivest. La même année, il propose ses premières compositions sur disque, accompagné par le contrebassiste Michel Donato chez Audiogram. "Lylatov" contient aussi des thèmes de Érik Satie, André Mathieu, Claude Champagne et quelques autres compositeurs, en plus de six créations. Cet album sera suivi d'un deuxième comprenant uniquement ses compositions et intitulé "Carnet de notes".
Alain Lefèvre grave ensuite en solo chez Analekta/Fleur-de-lys deux albums dont l'un est dédié aux transcriptions de Bach et Wagner par Franz Liszt et l'autre à "Rachmaninov/Moussorgsky", dans la série Les grands interprètes canadiens.De ces derniers, il interprète respectivement les "Moments musicaux op. 16" de Rachmaninov et "Les tableaux d'une exposition" de Moussorgsky. Enregistré au Domaine Forget de Saint-Irénée en octobre 2001, celui-ci paraît quelques mois plus tard et lui vaut le Félix de l'Album classique de l'année, catégorie solistes ou petits ensembles, l'année suivante. En août 2003, le pianiste revient y faire une prestation en duo avec son frère David au violon, à l'occasion de la 25ième saison du Festival International de l'endroit.
Quelques mois plus tôt, dans le cadre du centième anniversaire de l'Orchestre symphonique de Québec, il s'offre un triple programme en exécutant trois oeuvres datant toutes du deuxième quart du XXe siècle, par lesquelles les compositeurs André Mathieu "Concerto de Québec", Richard Addinsell "Concerto de Varsovie" et George Gershwin "Concerto en fa", y célèbrent chacun leur ville de prédilection. Cette prestation en compagnie de l'OSQ et de son directeur Yoav Talmi, est conservée pour la postérité et parait sous le titre "Concertos - Mathieu, Addinsell, Gershwin", fin 2003. L'album reçoit un accueil plus que chaleureux. Il remporte coup sur coup le Félix de l'Album de l'année, catégorie Classique - Orchestre et grand ensemble, au Québec, puis du côté international se voit décerner le prix Découvertes aux prestigieux Classical Internet Awards. Fait relativement rare, l'album demeure un des meilleurs vendeurs, toutes catégories confondues, plus d'un an après sa parution.
Conforté dans son entreprise visant à faire reconnaître le génie et l'oeuvre d'André Mathieu, Alain Lefèvre, qui a déjà passé une dizaine d'années à étudier, comparer et assimiler différentes partitions du "Concerto de Québec", en propose une nouvelle version en solo sur son album suivant "Hommage à André Mathieu: oeuvres pour piano seul". Cette fois le Concerto est accompagné d'autres compositions du «Mozart canadien» dont quelques-unes de ses premières oeuvres, écrites à l'âge de quatre et cinq ans: "Dans la nuit" et "Abeilles piquantes", deux des Saisons de Mathieu datant de 1939 et 1940 (alors que le jeune prodige est âgé de dix ans) et quelques oeuvres d'adolescence. Cet hommage discographique qui voit le jour en mars 2005, toujours chez Analekta, est complété par deux hommages formels dus aux compositeurs Boris Petrowski et Walter Boudreau.
Pour son prochain opus, son troisième de créations personnelles sur une production de douze albums, en autant d'années, le pianiste dédie chacune de ses courtes pièces à des proches: muse-compagne, parents ou amis. Paru en mars 2006, "Fidèles insomnies" constitue en quelque sorte son "Carnet de notes" nocturne, comme autant de repères. Ceux-ci comportent notamment trois Préludes commandés et présentés en première au Megaron d'Athènes, au mois de novembre précédent: "Petite mère", "Vingt ans" et "La Callas". Deux pièces sont des reprises, avec accompagnement de L'Ensemble Menasen, de titres parus en 2000, soit "Un ange passe" et "Lylatov".
À peine sorti, le disque s'installe dans les meilleures positions du palmarès, renouvelant les succès de ses enregistrements précédents et valant à son compositeur-interprète un nouveau Félix, à titre d"Album instrumental de l'année, cette fois. Quelques jours plus tard, le 4 avril, à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, il crée à nouveau une oeuvre de Mathieu: la "Rhapsodie romantique", composée en 1958 et oubliée depuis. L'histoire singulière de la redécouverte de cette pièce est d'ailleurs retracée dans le livret inclus au DC. Infatigable, le pianiste se rend ensuite en Asie où il est l'invité du chef chinois Long Yu. Il se produit avec le China Philarmonic Orchestra et le Guangzhou Symphony Orchestra puis à Kuala Lumpur avec le Malaysian Philarmonic Orchestra et son chef Matthias Bamert. À l'automne 2006, l'enregistrement du concert d'avril paraît à son tour. "Rhapsodies" regroupe à nouveau trois oeuvres dont celle de Mathieu et la "Rhapsody In Blue" de Gershwin, le trio étant complété cette fois par la "Rhapsodie sur un thème de Paganini" de Sergeï Rachmaninov.
Après une sélection de "Morceaux choisis" tirés de son répertoire discographique et une étroite collaboration avec Diane Dufresne pour son album "Effusions", Alain connaît une année 2008 des plus productive en enregistrant trois albums en solo et un autre avec son frère David "Franck, Lekeu - Sonates; Mathieu - Ballade-Fantaisie" qui emportera l'année suivante le Félix de l'Album classique - soliste et petit ensemble, quelques heures à peine avant le lancement d'un nouvel album, son quatrième de compositions inédites: "Jardin d'images". En trio avec Michel Donato et Paul Brochu, le compositeur y propose une dizaine de compositions dont quelques titres évoquent des coins du Québec: "Sous le ciel de Cap-Santé", "Ville-Émard la Belle" et "Québec, terre promise".
On peut visiter le site officiel de Alain Lefèvre.