Marc
Drolet

 Marc Drolet

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Parcours

Notes biographiques
Nom véritable Marc Drolet 
Aussi connu sous Le Québécois  
Naissance 1935-2004   
Carrière professionnelle 1952-2004   

Parmi les artistes qui ont choisi de faire carrière dans leur milieu d'origine plutôt que de viser la gloire nationale, Marc Drolet a été une des figures marquantes de la scène locale à Québec. Ses premières affiches, au milieu des années 50, le présentaient d'ailleurs comme: Marc Drolet le Québécois. À cette époque, le mot désignait avant tout les résidents de la ville de Québec et on peut dire que le pianiste-chanteur a montré un attachement infaillible à sa cité.

Enfant, le jeune garçon originaire du quartier Saint-Sauveur, dans la basse-ville, se joint à la chorale paroissiale et démontre bientôt des aptitudes pour le piano. Il devient ensuite membre des Petits Chanteurs à la Croix de bois dont il fait partie jusqu'à l'âge de 16 ans. Un an plus tard, avec des amis musiciens il crée la formation des Amigos, groupe qu'il délaissera éventuellement au tournant de la décennie 60, au moment où il rejoint les Gamins du Rythme, des musiciens de la région de Montmagny avec qui il grave ses premiers 45 tours. Dès le premier essai, en 1962, une reprise du comédien français Bourvil "Le voleur de pervenches", son interprétation s'impose comme la version de référence sur les ondes et les palmarès. Ce disque, comme les succès suivants "Je cherche l'amour" et "Vicky", paraît chez Disqu'O'Kébec, la Compagnie de la Belle Province!

En 1964, après une brève période comme musicien soliste, le chanteur s'adjoint une nouvelle équipe autour du guitariste André Collin. Le nouveau groupe prend comme nom l'Orchestre Marc Drolet ou Marc Drolet et ses musiciens. Dès l'automne, on les retrouve sur la nouvelle étiquette Tournesol, récemment fondée par Roger Vallée, auparavant propriétaire de l'étiquette Fleur-de-Lys. Cette compagnie qui voit également aux carrières des Jaguars et de jeunes artistes comme Chantal Vallée, Gilles Alain et la chanteuse-enfant Louise Lamothe, plus tard connue sous le nom de Anna Bell, se fait plus agressive et impose ses artistes parmi les nouvelles troupes du mouvement yé-yé. Bien que la voix, qui évoque le registre d'un Fernand Gignac, et le répertoire de Marc Drolet soient de facture plus classique, l'accompagnement de l'équipe d'André Collin est tout à fait dans le vent.

Le premier disque de Marc chez Tournesol comprend les chansons "Petite madone", une composition de Marc Gélinas, et "Les yeux bleus" adaptation d'un succès américain "Pretty Blue Eyes". Il est bientôt suivi d'un microsillon intitulé "Marc Drolet chante..." où des chansons inédites côtoient de nouveaux enregistrements de ses premiers titres. Le tout paraît à l'automne 1964 et est suivi, le printemps suivant, d'un Volume 2 qui contient son lot de nouveaux succès comme "Quand l'été", "Perdu sans toi" et quelques standards internationaux comme "Oui devant Dieu", "O sole mio" ou "C'est beau la vie".

Ayant quitté le groupe d'André Collin qui grave de son côté quelques compositions instrumentales, Marc entreprend une carrière en solo par l'enregistrement d'un album de chansons de Noël "Noël avec Marc Drolet", enregistré à Montréal avec l'orchestre de Pierre Nolès et les choeurs de Raymond Berthiaume. On y retrouve quelques créations comme "Noël des temps passés" ou "Noël près du feu" signées par des confrères de la maison Tournesol, Gilles Alain et Léo Denis, ainsi que plusieurs classiques de la saison tels "Minuit, chrétiens" et "Adeste fideles" deux titres qui paraissent également sur 45 tours.

Au cours des mois qui suivent, sa carrière se poursuit surtout sur scène, les prochains 45 tours ne connaissant qu'un succès d'estime sur les ondes des stations de radio de plus en plus sensibles aux nouvelles sonorités qui occupent l'espace musical. Une ultime tentative de s'imposer au palmarès connaît un bon accueil à l'échelle locale, en 1968. Son interprétation de "Plaisir d'amour" est alors adoptée par l'animateur St-Georges Côté qui est à la barre de l'émission Les deux font la paire, sur les ondes de Télé-4.

C'est à cette époque que Marc Drolet devient l'artiste en résidence au piano-bar du Quality Inn de Sainte-Foy, à l'entrée de la capitale québécoise, sur le boulevard Laurier. Il y demeurera pendant toute la décennie 70 et une partie des années 80, assumant une concurrence directe quoiqu'amicale avec le réputé Pierre Roche, ce dernier se produisant quelques coins de rue plus loin, au Congress Inn. Cette seconde carrière, quoique moins médiatisée, contribue à faire du pianiste-chanteur un des favoris du circuit de la vie nocturne à Québec.

En 1977, avec la complicité de Denis Champoux, auteur-compositeur-interprète et l'un des producteurs les plus actifs du temps, Marc Drolet retourne en studio et grave un album de nouvelles chansons, à l'exception d'une mouture actualisée du "Voleur de pervenches". De nouvelles compositions, certaines signées Champoux, y voisinent quelques succès contemporains auxquels la voix du Québécois donne une coloration toute personnelle.

À partir de 1981, il ajoute à sa carrière un volet inédit, se produisant avec une troupe ambulante qui voit à divertir les gens âgés confinés en centres d'accueil. De cette initiative naîtra le groupe familial Les 3 D où Marc, sa soeur Denise et son frère Guy unissent leurs talents et leurs efforts pour cette mission à dimension humaine. En 1999, les fans et amis du chanteur ont le plaisir de retrouver la voix de Marc Drolet sur DC, à l'initiative de la maison MusiSelect et de l'équipe de la boutique spécialisée Retro Laser, qui font paraître une compilation de ses chansons des années 60 sous le titre "Mes plus beaux souvenirs". Suivront quelques années plus tard la réédition de son album de Noël et celle des enregistrements de 1977, ceux-ci sous le titre "Le Lac Majeur".

À la faveur d'une recrudescence d'intérêt pour la musique souvenir, on retrouve Marc sur différentes scènes au tournant du nouveau siècle. C'est ainsi qu'il participe au spectacle Super Weekend Rétro des Soirées Cabaret de Québec, au Capitole de Québec, à l'invitation de l'animateur François Reny, en novembre 1999. Les autres artistes au programme de cette fin de semaine musicale sont les Hou-Lops, Patrick Zabé, Claude Atkins, Bob Rusk, Marc Drolet et le groupe Memories. Parmi ses autres présences remarquées, il partage la scène de la salle Cabaret du resto-bar La Cervoise de Chicoutimi avec Thérèse Deroy en septembre 2003. Au cours de ses dernières années, il est surtout actif au sein des 3 D, avec qui il donne un dernier spectacle à la salle La Chapelle, à Vanier. Ayant gagné une première bataille contre le cancer en 2000, son décès survenu en août 2004 surprend la majeure partie de son public qui ignorait ses difficultés de santé.