Nom véritable | Danielle Martineau |
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Aussi connue sous | -- |
Naissance | 1951 |
Carrière professionnelle | Depuis 1986 |
Petit à petit, à force de conviction, de persévérance et d'un bouche-à-oreille contagieux, l'accordéoniste et auteure-compositrice Danielle Martineau a d'abord imposé un son et une attitude reflétant son amour des musiques et des gens de la Louisiane francophone tout en demeurant bien ancrée dans la réalité québécoise. Si elle semble s'être un peu effacée depuis la nouvelle décennie, c'est qu'elle s'est éloignée de la ville grouillante pour s'installer aux Îles-de-la-Madeleine d'où elle nous faisait parvenir le très zen "Les secrets du vent", à la fin de l'été 2004.
Si on remonte un peu dans le temps, on retrouve la musicienne impliquée dans la fondation et le développement de l'organisme Les Danseries de Québec, ancêtre direct du CVPV (Centre de valorisation du patrimoine vivant), où elle découvre sa passion pour la musique qui accompagnait les soirées de danses et autres célébrations de la culture traditionnelle populaire. Dans la foulée des échanges entre passionnés de musique du Québec et des autres populations francophones d'Amérique, elle apprend l'accordéon au cours des années 1980 et crée bientôt le groupe Joséphine avec quelques concitoyennes de la ville de Québec. Cette formation ne tardera pas à déborder les rassemblements amicaux et se fera entendre dans les lieux les plus divers, gravant un premier enregistrement sous forme de cassette autoproduite.
Ayant quitté ce premier groupe au tournant de la décennie 90, elle réunit de nouveaux musiciens après avoir migré à Montréal et se présente désormais sous le nom de Danielle Martineau & Rockabayou. Le groupe lance trois albums en moins de quatre ans: "Rockabayou" (1992), "Autrement" (1994) et "Bal Canaille" (1996) dont la majorité des pièces sont de la plume même de l'accordéoniste-chanteuse. Ce premier essai affiche déjà, outre ses références à la tradition cajun, des propos d'actualité comme "Le Duc", à propos du gouverneur de l'état de Louisiane, ou "La fête à Montréal" qui évoque l'envers des célébrations du 350e anniversaire de fondation de l'actuelle métropole québécoise. Entre deux pièces dansantes comme "Zarico charivari" ou le succès "La porte d'en arrière", Danielle se fait presque éthérée dans l'inoubliable "Belle", chanson sans aucun lien avec le futur extrait de "Notre-Dame de Paris". Ce disque lui vaudra d'ailleurs une première partie du spectacle de Stephen Faulkner au Coup de coeur francophone en novembre 1992 et, l'année suivante, une invitation au célèbre festival WOMAD de Toronto ainsi qu'un Félix pour le meilleur Album folk.
Son second album met davantage l'accent sur les préoccupations sociales de l'artiste que sur la tradition musicale: elle s'y adresse "Autrement" à son public et se fait un peu plus critique encore avec les titres "Téléguidés", "En silence", "Montréal cotton blues" et même une chanson inédite de Madame Bolduc que la célèbre pionnière de la chanson n'avait pas eu l'occasion d'enregistrer: "Le nouveau gouvernement". Le groupe participe à de nombreux événements et festivals mais son succès demeure relatif et après un troisième enregistrement où l'aspect festif ramène ce qui a fait sa couleur à l'avant-plan (les compositions à caractères zarico "Madame Canaille", "J'brasse mon ti-bébé" et "Zarico gumbo" entre autres), les autres projets en viennent à occuper un peu plus le temps de chacun. Pour sa part, Danielle prépare avec son complice Alain Gélinas et le guitariste Éric Desranleau (futur membre de Mes Aïeux) un spectacle à saveur pédagogique pour jeune public: Accordélidon, tout en réunissant un ensemble vocal féminin qu'elle baptise Dam'déridé.
Danielle Martineau n'est jamais à court de projets. À l'aube du nouveau siècle, elle forme avec Lisan Hubert le duo spécialisé en chansons gaillardes traditionnelles Les Crapaudes et dirige parallèlement une recherche aux archives du Musée canadien des Civilisations qui mène à la parution du premier tome d'un "Hommage à Marius Barbeau". Le duo, en plus de donner des représentations consacre donc aussi beaucoup de temps à la recherche sur le répertoire.
S'étant établie aux Îles-de-la-Madeleine en 2002, Danielle livre un nouvel album de ses pièces instrumentales récentes, intitulé "Les secrets du vent", à l'automne 2004. Elle est accompagnée à cette occasion par la multiinstrumentiste Élise Guay qui s'est illustrée dans l'équipe du spectacle O du Cirque du Soleil, le Charbonnier de l'Enfer Michel Bordeleau et d'autres musiciens chevronnés.