Réal V.
Benoit

 Réal V. Benoit

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Parcours

Notes biographiques
Nom véritable Réal Benoit 
Aussi connu sous --  
Naissance 1945   
Carrière professionnelle 1971-1975; depuis 2000   

Après avoir ébranlé les chaumières il y a une trentaine d'années, Réal V.Benoit effectuait un retour dans les studios d'enregistrement en 2005. On peut remercier Fred Fortin, autre auteur-compositeur-interprète atypique, pour ce retour sur la place publique de celui que l'on surnommait le mineur chantant. Voyons de plus près le parcours de ce "Chantre des misères et des joies de la vie quotidienne".

Le début des années 70 est marqué au Québec, outre l'explosion des genres musicaux forgés tout au long de la décennie précédente, par une autre révolution au niveau du langage. Suite aux éclatants succès populaires des oeuvres de Robert Charlebois et de Michel Tremblay, toute expression publique qui se fait dans le langage courant participe à l'éclosion du parler joual. Rien d'étonnant que le fait suscite des débats entre les tenants de cette tendance et les défenseurs du « bon parler français! » C'est sous cet éclairage que les chroniqueurs de disques saluent l'arrivée sur le marché du premier album de Réal V.Benoit intitulé simplement "Voilà Réal V.Benoit", avec comme sous-titre: Chansons pour mineurs et adultes, en 1971. On apprend aujourd'hui, en consultant son dossier média, que ce microsillon était en fait la reproduction intégrale de la maquette que l'artiste avait enregistrée à son arrivée à Montréal.

Réal avait alors 27 ans et écrivait des chansons à titre de passe-temps depuis quelques années, en parallèle avec son métier de mineur à Rouyn-Noranda, sa ville d'origine. Cette première incursion dans le monde de la musique pop allait toutefois lui laisser un goût amer: les radios devant la présentation discutable du produit (on n'en était pas encore au courant dit « minimaliste » qui prévaudrait à l'époque post-punk) refusent de le diffuser. La télévision lui offre une meilleure visibilité, misant sur le côté insolite du personnage et les propos crus de certains textes tels "Les baveux" ou "Un gros mangeux d'suçons pis d'gommes". L'artiste est reçu à différentes tribunes dont l'émission Appelez-moi lise, animée par Lise Payette à la télé de Radio-Canada. Ceux qui se procurent le 33 tours auront davantage l'occasion d'apprécier le ras-le-bol au quotidien exprimé par des chansons comme "L'expérience" et "La routine".

Devant l'accueil fait au chanteur, malgré les réactions mitigées des critiques, la possibilité lui est offerte de graver de nouvelles chansons à deux reprises: c'est d'abord chez DSP, propriété du producteur Denis Pantis que l'on enregistre "Revoilà" durant une semaine de vacances du mineur chantant. Le disque qui se présente sous la forme un énorme billet de 5$ est réalisé par Normand Bouchard et le troubadour s'y trouve accompagné du groupe rock Octopus. Le chansonnier Jacques Michel, rencontré à la Butte à Mathieu, vient également y apporter sa contribution comme choriste sur quelques titres dont "Arrête ta terre, j'veux débarquer" et "Où allons-nous". Le plaisir d'avoir un « vrai disque » sur le marché ne sera toutefois que de courte durée, une ordonnance signifiant à la maison de distribution de retirer la pochette des rayons à cause d'un règlement interdisant toute reproduction de la monnaie officielle. L'année suivante Johnny Pantis, frère de Denis et propriétaire de l'étiquette Ultra, produit ce qui sera le dernier échelon de sa brève carrière. En 1975, se rendant compte que la situation ne l'amuse plus et devant le désintéressement du public des hôtels de province, Réal V.Benoit quitte le monde de la chanson définitivement...

Jusqu'à ce qu'une proposition lui parvienne, en 2000, lui proposant un engagement d'un soir à Acton Vale. Presque au même moment, il est invité à participer à une émission en direct dans le cadre de la série Les Refrains d'abord. Selon la formule hebdomadaire, diffusée le dimanche soir à cette époque, Fred Fortin peut s'entretenir avec celui qui s'avère une de ses idoles de jeunesse pendant une heure entière. Par la suite, il l'invite à se produire en première partie de son prochain engagement dans la métropole, au Cabaret Juste pour Rire.

De fil en aiguille, de nouveaux engagements s'ajoutent et après avoir édité deux CD regroupant ses anciennes chansons à ces occasions, Réal et son ami Claude R.Knight s'attellent à la production d'un nouvel album de chansons inédites. À la veille de prendre sa 'vraie' retraite du monde minier, il accorde une longue entrevue à Éric Boisclair du site web Le Parolier qui l'encourage dans sa seconde carrière d'auteur-compositeur-interprète. C'est finalement en collaboration avec son vieil ami Knight que se fait le retour sur disque. "Sérieusement" (sous-titré La Ballade des bills de $20) paraît en octobre 2005, sur Disques KB. Le CD reprend l'idée de la pochette monétaire mais en ayant soin de ne pas reproduire trop fidèlement le véritable billet cette fois! Il se produit peu après au Studio-théâtre de la Place des Arts à l'occasion du Coup de coeur francophone, au moment où s'amorce le tournage d'un film documentaire portant sur son parcours singulier.

On peut visiter le site officiel de Réal V. Benoit.

Pour consulter les textes de chansons de cette artiste.