Parcours

Notes biographiques
Aussi connus sous French B.  
Membres de la formation Jean-Robert Bisaillon, Richard Gauthier, Roger Myron
Carrière professionnelle 1986-1998   

Quelque peu désabusés par le paysage socio-politique québécois de la première moitié des années quatre-vingt, les initiateurs du projet French B s'inscrivent dès le départ en réaction face à l'establishment culturel montréalais. Le groupe naît vers 1987 de la volonté de ses protagonistes d'affirmer haut et fort la nouvelle réalité environnante d'une génération qui a eu Charlebois comme idole et qui déplore que la vague punk n'ait pas atteint le Québec.

C'est la disparition de la formation Disapointed A Few People qui engendre un phénomène au nom provocateur de French Bastards avec Richard Gauthier et Jean-Robert Bisaillon. Ceux-ci s'adonnent à une poésie urbaine sur un mélange original de rythmes techno et de rock énergique saupoudré d'une technique fort prisée chez les D.J. de la scène parallèle: l'échantillonnage, qui intègre des extraits de musiques ou de voix préenregistrées à des pièces originales. Mais French B ne se résume pas à l'exploration musicale; l'exploration du langage est aussi indissociable de leur approche. Juxtaposant les références culturelles, les expressions populaires parfois détournées de leur sens originel et la licence poétique, le groupe manipule la langue comme une matière première essentielle à sa création.

Adeptes de la scène, les musiciens raffolent cependant du studio et concoctent la pièce "Je m’en souviens" alliant un rythme techno, un discours nationaliste et quelques paroles de Bourassa, Parizeau et De Gaulle, sans oublier Mitsou et Charlebois. C'est un hit immédiat à la radio montréalaise. Mais les industriels du disque n’en sont pas à leur première occasion ratée et c'est près de deux ans plus tard, soit en 1991, que paraît un premier album éponyme, révélant une approche innovatrice et un son caractéristique.

C'est alors que Roger Myron se joint au duo pour former un vrai groupe de scène. Le trio enregistre "Ces gens-là" de Jacques Brel pour l'album "Brel Québec". Quelques mois plus tard, en 1992, French B se produit aux FrancoFolies de La Rochelle accompagné de la choriste Nicole Mayer.

Le deuxième disque "Légitime démence", qui s’inscrit en continuité avec le premier, n'obtient pas la diffusion qu'il mérite et ce n'est qu'un an après sa sortie qu'un premier vidéo-clip en accompagnera un nouvel extrait. Ce sera pour "Monsieur l'Indien" oeuvre empruntée à un autre duo underground peu orthodoxe: Péloquin Sauvageau.

Leur troisième production sur disque "Au delà du délai" est réalisé en 1996 avec la participation du batteur Martin Petit et de plusieurs musiciens invités. Malgré les nouvelles couleurs sonores qui s'ajoutent, le groupe donne toujours préséance au verbe, en phase avec la musique. La lucidité des propos, tout particulièrement sur la pièce titre, peut laisser appréhender une fin annoncée. Celle-ci surviendra le 31 janvier 1998, alors que French B donne son ultime performance à la salle Salaberry du comité social Centre-Sud, à Montréal. Quelques enregistrements de cette soirée mémorable se retrouveront sur l'album "Chronoreg: 1989-1998" qui paraît en 2001, résumant l'apport de ce groupe peu commun.

Malgré sa disparition officielle du milieu musical, French B demeure une référence pour la scène alternative québécoise et un groupe-culte pour ses fans. Groupe jouissif, iconoclaste, le trio se reforme pour un soir, à l'automne 2002, question de souligner la soirée Outrage aux Sinners, un autre groupe inclassable de la courte histoire des musiques rebelles du Québec. On s'en souvient!

Le groupe était constitué de:

  • Jean-Robert Bisaillon: textes, composition, claviers, orgue Farfisa, piano électrique Wurlitzer, synthés analogues, programmation et échantillonnage, voix et harmonies vocales
  • Richard Gauthier: textes, voix, cuillères, harmonies vocales
  • Roger Myron: guitares électriques, guitares acoustiques, E-Bow, harmonies vocales (depuis 1991)

Le groupe a aussi compté dans ses rangs:

  • Martin Petit: batterie et tambourine, harmonies vocales (1996-1997)