Pierre Flynn - Complainte du chercheur d'or - Lévis, le samedi 22 juillet 2000
29 juillet 2000 (QIM) – Le grand voyageur, ex-leader du groupe québécois Octobre, Pierre Flynn célébrait plusieurs retours le samedi 22 juillet dernier à Lévis.
Son retour sur disque (le DC n'est toujours pas sur le marché; si tout va bien, il le sera à l'automne) après presque une décennie. Retour sur scène, en trio (guitare, batterie, clavier) après pratiquement autant de temps. Retour enfin à l'Anglicane, un lieu qu'il aime visiblement beaucoup.
Un peu de nervosité sans doute pour ce spectacle tout nouveau. D'entrée de jeu, il prévient le public (la salle est pleine) qu'il va « casser » beaucoup de chansons. « Dans le grand livre du showbusiness que j'ai passé ma vie à chercher sans le trouver, il y a écrit qu'il ne faut jamais faire plus qu'un tiers de nouvelles chansons dans un spectacle... Ce soir, je vais vous en faire 50 %! »
Et c'est vrai qu'il enchaîne coup sur coup probablement la quasi totalité de son prochain album, dont il ne dira pas un seul mot pendant les deux heures du concert. Des ballades, des rock, des mélodies inspirées par les mille et un détours de la vie, qu'il nous raconte un peu candidement entre les chansons.
L'image du beau ténébreux le suivra certes encore durant des lunes si on doit se fier aux réactions enthousiastes des fans, majoritairement des femmes, de tous les âges qui attendaient les succès... et qui les chantaient avec lui, sans manquer une parole. Des chansons de ses deux DC en solo, telles "En cavale", "Lettre de Venise" ou "Sur la route" sont très appréciées.
Parmi les nouvelles pièces, signalons "Croire" composée à Neuville, au Motel L'Égaré; celle dont l'inspiration est venue en haut de la rue d'Auteuil "Ma prière" et "En toi danse le monde", non encore parue sur disque mais que Flynn propose en diverses occasions, dont les FrancoFolies de Montréal l'an dernier, pour bien jauger la réaction des auditeurs.
Ses acolytes musiciens, qui l'accompagnent pour la première fois, sont efficaces et talentueux. Sans prendre trop de place, le batteur basané Tony Albino et le guitariste britannique Mark Lamb peuvent pourtant occuper leur espace et laisser rouler des soli à quelques reprises au cours de la prestation notamment pendant la chanson "Possession" que Flynn exécute en seconde partie sur un ton passablement funky.
S'il essaie lui-même d'expliquer ses errances personnelles pendant le spectacle, comme pour s'excuser de trop longues absences, ses chansons passées comme actuelles sont toujours aussi bien amenées. Sa voix mâle, toujours aussi chaude et puissante. Ses textes, jamais gratuits et parfois très touchants. Encore quelques spectacles cette saison, ici et là au Québec, puis c'est la rentrée montréalaise. Bravo Monsieur Flynn, revenez vite et faites-nous le cadeau de ce disque au plus sacrant!