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QIM à la défense de Garou

21 novembre 2000 (QIM) – Gag ou censure? Après une ascension fulgurante à la sortie de son album (3e au Top 75 la semaine même de sa parution) voilà que le chanteur Garou semble victime du même syndrome que Patrick Roy, soit la chute précipitée pour cause de trop grande popularité. Il ne s'est agi que d'une simple constatation à propos de la chanson "Criminel" de Luc Plamondon, pour que la presse européenne qui l'encensait quelques jours plus tôt réclame non pas la tête mais le silence de la nouvelle vedette. Si le sujet de la chanson est délicat (amour partagé entre une personne majeure et l'autre d'âge mineur), cela n'en fait pour autant un incitatif à la délinquance sexuelle! D'autant que le titre même de la pièce ne laisse planer aucun doute quant à la « position morale » de l'auteur.

Et si cela était, devrait-on parce qu'on n'aime pas le propos, faire taire le messager? On est bien loin pourtant des sinistres randonnées en auto qu'endosse beaucoup plus explicitement le rapper Eminem. L'idée ne serait venue à personne de suggérer que la chanson "Mon frère" de Lynda Lemay, interprétée sur disque par France D'Amour, puisse avoir pour effet d'encourager l'inceste. Sans parler de cet autre succès du même Plamondon qui présentait, si on peut dire, « l'autre côté de la médaille » et qu'interprétait Céline Dion en 1987: "Lolita". À ce compte, autant porter au bûcher tous nos 45 tours aux titres suspects "Les fleurs de mandarine", "Sweet Little Sixteen" et autres "Donne tes seize ans"... Dans un autre ordre d'idées, qui aurait jamais pensé, sans rire, accuser Plume d'inciter les gens à braquer dépanneurs et épiceries du coin avec sa chanson "Léopold Gibouleau"?

Mais peut-être tout ce brouhaha n'est-il qu'une façon indirecte de susciter le débat. Alors, l'auteur et l'interprète de la chanson devraient être louangés pour leur apport éducatif, leur oeuvre alimentant une saine discussion.