Actualités

Une charte musicale

20 juin 2001 (QIM) – Triste constat! Dans un contexte de mondialisation, des initiatives pour assurer la diversité culturelle deviennent aussi nécessaires que les mesures mises de l'avant sur les plans social ou biologique. Au moment où on apprend que la moitié des langues et dialectes parlés dans le monde ont toutes les chances de disparaître au cours du siècle qui débute, tout comme plusieurs centaines d'espèces vivantes, une association fondée en 1990 regroupant divers professionnels de la musique tire la sonnette d'alarme à propos des musiques de plusieurs pays et régions de la planète.

Selon l'Agence France-Presse, cette charte des musiques du monde lancée lundi dernier, 11 juin 2001, par l'association Zone Franche est à la fois un code d'éthique et de déontologie destiné à favoriser la défense et la promotion des genres musicaux marginalisés par leur provenance géographique, ce qui rend leur accès au marché international peu évident. Cette initiative survient au moment où même les pays jouissant de conditions relativement favorables au développement culturel comme le Canada, à plus forte raison le Québec, et plusieurs pays européens doivent montrer les dents devant la perspective de l'omniprésence toujours plus forte de l'industrie musicale américaine.

Outre la mise en valeur des diverses musiques du monde, Zone Franche espère améliorer la professionnalisation du secteur musical. Ses membres « ... souhaitent une évolution des textes existants (lois et règlements restrictifs, contraignants et discriminatoires) pour une plus grande liberté de déplacement et d'installation des artistes dans le ou les pays de leur choix ». Le respect de tels principes et règlements viserait principalement à « assurer des règles de fonctionnement professionnelles identiques pour tous, quel que soit le pays où ils travaillent » tout en permettant d'assouplir les règles administratives régissant la circulation des artistes. Ceci serait particulièrement nécessaire pour « les ressortissants des pays du sud dont l'accès au marché international à partir de leur propre pays est lourd de difficultés. »

Mélomanes de tous pays, ouvrons nos oreilles pendant qu'il en est temps!