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Les Tempêtes: une journée dans la vie d'un groupe

8 septembre 2004 (QIM) - Le temps et la mémoire étant ce qu'ils sont, certaines dates prennent un relief particulier avec le passage des ans. Par exemple, au Québec, pour les fans et amateurs de la musique des Beatles, le 8 septembre 1964 est une journée à chérir tout particulièrement. Quelques-uns (au moins 12 000) en ont un souvenir concret, mais pour la plupart, il s'agit plutôt d'un fantasme, voir d'une frustration. Quarante ans plus tard, il est possible d'en partager certains éléments grâce au travail de reconstitution qu'opère le romancier Alain M. Bergeron avec son récent ouvrage: Les Tempêtes*.

Ce n'est pas la première fois qu'un auteur s'attelle à la tâche de recréer l'ambiance spéciale, quasi magique, de la beatlemanie. Outre les recherches de quelques irréductibles, dont celles que notre collègue Richard a menées pour ses revues de la SARMA ou le relevé encyclopédique de Léo Roy à propos des groupes québécois des années 60, tributaires en grande partie des quatre chevelus de Liverpool, le sujet a été abordé dans quelques romans et biographies locales. Cependant, ni les Blackstones (de François Gravel), ni les Indésirables (de Mario Bergeron) n'ont côtoyé de si près le quatuor britannique que les Tempêtes, groupe issu de la plume d'Alain M. Bergeron, journaliste et romancier de Victoriaville.

Loin des prévisibles success story, l'histoire des Tempêtes s'approche plus de celle que présentait le film That Thing You Do, mettant en vedette les Wonders (ou Oneders, selon l'idée originelle), soit celle d'un de ces milliers de petits groupes au rêve beaucoup plus gros que la dure réalité. Dans le cas des Tempêtes, leur durée de vie ne dépasse pas l'année 1964, s'étalant en gros entre l'impulsion du passage initial des Beatles à la télé, au Ed Sullivan Show, en février et leur venue au Québec, au Forum de Montréal, le 8 septembre. En un peu plus de 200 pages, on y revit non seulement le climat survolté de cette époque inusitée mais surtout on s'y retrouve sur place, à portée de voix des idoles de toute une génération, presque dans le secret des dieux.

Au même moment où paraît l'album "Beatles 101" dont un livret entier inclut des photos du séjour montréalais des Beatles, le roman d'Alain M. Bergeron nous amène sur place, en coulisse et sur leurs pas. On en redemanderait!

* Les Tempêtes, roman de Alain M. Bergeron, collection Graffiti, Soulières Éditeur, Saint-Lambert, 2004