28 août2005 (QIM) – Pour la troisième année en 2005, l'organisation de la Semaine internationale de la chanson crée, à Québec même, ce qui est devenu une tradition estivale et un sommet de l'art choral au Québec. Des centaines de voix provenant de divers choeurs issus de toutes nos régions faisaient leurs les mots et mélodies du poète de Natashquan. Quelques heures avant l'événement, Gilles Vigneault se reconnaissait privilégié d'être l'objet d'un tel événement qu'il comparait à une médaille d'or, au podium du succès musical. Pendant plus de deux heures, les 316 choristes - selon le chiffre rapporté dans les médias du lendemain - ont chanté, bercé et souvent révélé des pans méconnus de la parole du poète. Car la méga-chorale réunie pour le concert Vigneault - L’âme et le choeur n'a pas hésité à puiser à tout l'éventail des précieuses chansons de l'auteur-compositeur. Celui-ci s'est d'ailleurs joint aux choristes, sitôt l'entrée de ces derniers complétée, aux sons du quintette musical réuni autour du pianiste et chef d'orchestre Bruno Fecteau.
Comme il est dit dans la chanson, la soirée a commencé par un "Tam ti delam" pour se poursuivre par un heureux mélange du répertoire de Vigneault, toutes époques confondues. Les personnages les plus typés de son univers, de "Jack Monoloy" à "Tante Irène" ou "Charlie-Jos" ont ainsi voisiné "Ouvrez les oreilles", "Beau voyageur" chantée en duo avec la choriste Diane Forget ou "L'été de chez-nous" autant que "Le doux chagrin", "Le grand cerf-volant", "Les mots du dimanche" ou la "Comptine en mode zen". La présentation visuelle très soignée pouvait être goûtée par l'ensemble de l'assistance, l'aménagement de l'amphithéâtre sportif qui intégrait les gradins du côté Est à la mise en scène permettant une occupation optimale du parterre. Se faisant tout à tour chantre et auditeur, Gilles Vigneault a joué les reporters, interviewant les élèves de la Concentration musique de l'école Saint-Édouard avant d'entonner un refrain avec eux. Ce ne fut pas la seule visite à se présenter sur scène, car la troupe Danse Tradition de Beauport est venue ajouter couleurs et mouvements à quelques reprises dont la mémorable "Danse à Saint-Dilon".
La communication entre l'artiste célébré et la foule était comme toujours instantanée. Des décennies plus tard, le propos identitaire d'un "Mon pays" ou la saga dramatique de "La Manikoutai" donnent lieu à une complicité tout à fait perceptible. Un regard, un geste de la main, une intonation suffisent à ponctuer la moindre phrase sans qu'il soit besoin d'appuyer davantage. Au livret, Vigneault - L’âme et le choeur se terminait par "Il me reste un pays" et "Avec nos mots" mais le public ne l'aurait pas laissé partir sans que tous n'aient entonné "Les gens de mon pays", chanson-phare que l'on souhaiterait entendre comme hymne national depuis 1965.