Collaboration spéciale de Jean-Marc Gaudreau
23 février 2006 (QIM) – Mercredi, le 1er février dernier, les gens de Québec avaient à nouveau rendez-vous avec Mozart, au Grand Théâtre de Québec. Dans le cadre du 250e anniversaire de naissance de ce grand compositeur, le chef Stefan Sanderling était invité à diriger les musiciens de l'Orchestre symphonique de Québec dans trois de ses oeuvres: une ouverture, une symphonie concertante, une symphonie.
La première pièce au programme: "L'Ouverture La Flûte enchantée" (Die Zauberflöte), tirée de l'opéra du même nom. On ne peut dire que Stefan Sanderling se soit livré à un simple exercice de réchauffement, mais on ne peut qualifier de brillante, l'interprétation entendue. La deuxième pièce au programme, et selon moi, le clou de la soirée, la "Symphonie concertante pour violon et alto en Mib majeur", K. 364. C'est une oeuvre en trois mouvements. Malgré son appellation, elle s'apparente plus à un concerto pour deux instruments et orchestre qu'à une véritable symphonie. Les parties solistes étaient confiées à deux membres de l'Orchestre symphonique de Québec, le premier violon, Darren Lowe, et l'alto solo, François Paradis. Accompagné d'un orchestre qui a su se montrer à la hauteur, ces deux musiciens nous ont livré une interprétation toute en finesse, démontrant une parfaite maîtrise de leurs instruments. Cette oeuvre comporte de très beaux passages non pas destinés à mettre en valeur la virtuosité des solistes mais plutôt leur sensibilité. Et c'est particulièrement dans ces passages que nous avons pu apprécier le jeu impeccable des solistes, qui ont joué avec ce qui paraissait une très belle complicité.
Pour terminer la soirée, nous avons eu droit à la dernière symphonie de Mozart, la "Symphonie no 41 en Do majeur", K. 551, dite Jupiter. C'est une oeuvre beaucoup moins tragique, plus lumineuse, que la "Symphonie no 40", que nous avons eu le bonheur d'entendre dirigée par Yoav Talmi en décembre dernier (voir L'OSQ rend hommage à Mozart). À remarquer que le titre de Jupiter n'est pas de Mozart, mais aurait été donné au XIXe siècle, par des romantiques qui qualifiaient cette symphonie de grandiose. Nous avons eu droit à une interprétation honnête, mais sans plus. Ce n'est pas tant les musiciens de l'orchestre qui sont en cause, que le travail du chef d'orchestre. M. Sanderling a dirigé plutôt mollement cette oeuvre, sans parvenir à mettre en valeur toute l'énergie et tout le dynamisme qui la caractérisent.
Contrairement à son habitude, le public n'a pas réservé d'ovation debout au chef invité, mais de simples applaudissements polis, témoignage que la soirée avait été belle, mais sans plus. M. Sanderling nous aura permis de réaliser à quel point Yoav Talmi est un grand chef d'orchestre qui, avec sa direction ferme et précise, permet à son public d'entendre des concerts de très haute qualité. Mentionnons que Stefan Sanderling est un jeune chef d'orchestre, qui préside aux destinées de l'Orchestre symphonique de Floride. Il a auparavant occupé les mêmes fonctions pour l'Orchestre symphonique de Bretagne, à Rennes, où il a été en poste de 1996 à 2003.