Une incursion cinéma de Richard Baillargeon
30 mars 2006 (QIM) – La 7e édition du Festival de cinéma des 3 Amériques proposait en soirée d'ouverture, ce mercredi 29 mars, le nouveau film de Dan Bigras, en présence de nombreuses personnalités dont le réalisateur, plusieurs comédiens et comédiennes, la productrice Francine Allaire ainsi que des responsables de la programmation du Fc3A, Martin Brouard et Fabrice Montal. L'auteur-compositeur-interprète devenu cinéaste après être passé devant la caméra en est à son second film et à sa première fiction avec La Rage de l'ange, pourtant on peut d'ores et déjà parler de réussite. Si l'ambiance glauque et les décors hyper-réalistes laissent croire à une approche documentaire, il faut surtout rendre à la distribution le mérite de nous faire croire aux divers personnages. Sous des dehors poqués, ceux-ci s'animent d'une vie propre. On sympathise avec le trio que forment Alexandre Castonguay, Isabelle Guérard et Patrick Martin, ces trois anges écorchés, plus humains qu'angéliques. On haït viscéralement les pontes de l'étau du milieu que représentent Nicolas Canuel et ses semblables mais encore plus le personnage qu'y joue Tony Conte, tout cravaté qu'il soit. On s'amuse du pape Lebeau tout en lui trouvant un côté pathétique. On admire la force d'une Lulu Hughes jusqu'à ce qu'elle subisse l'ultime revers. Bref, on ne peut rester indifférent à ces êtres qui se débattent dans un univers pas si lointain mais que personne ne désire regarder de trop près. Notons que dans les jours qui viennent, le film La Rage de l'ange prend l’affiche dans plusieurs salles au Québec.
Du 29 mars au 2 avril, ce sont plus de 150 films dont 45 courts-métrages réunis en 8 Programmes et 56 autres répartis en 7 événements spéciaux qu'on y projette. Les séances se répartissent entre le Cinéplex Odéon Place Charest, le Cinéma Cartier, la Salle Multi (Méduse), L'Impérial et la Galerie Rouje. Ces deux derniers endroits, sis rue Saint-Joseph, sont le lieu de la plupart des événements spéciaux. Parmi les primeurs, notons la projection de l'intégrale des 10 épisodes de la télésérie Chambre No 13, entièrement produite et tournée à Québec. Une innovation qui sera remarquée cette année: la présentation en plein air de trois succès québécois du grand écran, L'Audition, "Saints-Martyrs-des-Damnés" et L'Horloge biologique, sur la place faisant face à l'Église Saint-Roch, malgré le temps frais de la saison.
Plusieurs des 39 longs-métrages affichent une incidence musicale particulière. Retenons A Odisséia Musical De Gilberto Mendes, documentaire sur ce compositeur brésilien d'avant-garde, Au nom de la mère et du fils, sur fond de culture hip-hop, Historias Del Desencanto des mexicains Alejandro Valle et Felipe Gomez, La Sagrada Familia qui met en valeur la musique du groupe chilien Javiera & Los Impossibles, le documentaire Lemoyne qui retrace la trajectoire d'un des premiers multi artistes pop-art montréalais à susciter des happenings au milieu des années 60, The Devil and Daniel Johnston un musicien des plus singuliers, sans oublier bien sûr le film de clôture Don't Come Knocking de Wim Wenders, dont T-Bone Burnett signe la bande sonore. Bon cinéma!