Un commentaire de Richard Baillargeon
7 avril 2006 (QIM) – Parmi les centaines de chanteuses qui se partagent les ondes et les bacs des disquaires au Québec, un certain nombre seulement sont dotées d'une voix au timbre distinct. Luce Dufault est l'une de ces artistes que l'on reconnaît instantanément et qui se démarquent des émules de Jane Birkin ou de notre Céline. En cette année qui marque sa première décennie officielle dans le monde de la chanson pop (son album éponyme date de 1996), celle qui avait d'abord pris le relais de Diane Tell dans La Légende de Jimmy et des nombreuses Marie-Jeannne dans Starmania, s'offrait et nous offrait une tournée qui donne la mesure de son impact dans le répertoire québécois des dernières années.
Précisons que la soirée du 1er avril, au centre d'art La Chapelle, dans l'arrondissement Des Rivières à Québec, devait être la dernière représentation de la tournée qui a suivi la parution de "Bleu" il y a tout juste deux ans, en mars 2004. Devant une salle remplie à pleine capacité, l'interprète mêle volontiers aux succès que sont devenus "La pluie", "Tu me fais du bien", "Je voudrais" et "Tout comme" (Tous les chemins mènent à Rome), tous issus de son récent opus, les refrains de ses albums précédents tels "Si demain" ou "Une femme à la mer" (de "Au-delà des mots"), "Murmure et serment", "Je m'appelle Solitude" ou la chanson-titre de "Des milliards de choses" et "Belle Ancolie" que lui offrait Richard Séguin en 1996, sans oublier les deux chansons en rappel qui datent elles aussi de dix ans déjà: "Soirs de scotch" et "Ce qu'il reste de nous". La dame qui était accompagnée de ses fidèles acolytes Jean-Sébastien Fournier et Jean Garneau n'a pu résister à la tentation d'inclure quelques standards anglophones qu'elle affectionne particulièrement, soit "Both Sides Now" de Joni Mitchell, "Sky Blue" de Peter Gabriel et un standard des années 30 "At Last", pour l'occasion. Difficile de croire qu'il s'agissait vraiment de la dernière représentation!