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Claudette Dion chante...

Une collaboration de Gisèle Bellerose

19 novembre 2006 (QIM) – Le 4 novembre dernier, j'ai assisté au spectacle Claudette Dion chante Piaf dans la chaleureuse salle du Centre d'Art La Chapelle de Québec (arrondissement Vanier). Il eut, je pense, été préférable de titrer le spectacle: Claudette Dion chante... afin de ne pas laisser croire que celui-ci portait uniquement sur le répertoire de Piaf. En effet, nous devons patienter jusqu'après l'entracte, pour redécouvrir les succès de la grande dame de la chanson française. Devant une salle remplie de baby-boomers, Claudette Dion entame sa présentation avec une série de classiques (et non de vieilles chansons, comme elle prend la peine de nous le préciser): "Emmène-moi danser ce soir" (Michèle Torr), "Le temps qu'il nous reste" (Nana Mouskouri), "Tous les garçons et les filles" (Françoise Hardy), "Pour vivre ensemble" (Frida Boccara), "C'est beau la vie" (Jean Ferrat), "L'essentiel" (Ginette Reno) et quelques autres. La chanteuse est accompagnée au clavier par Cyrille Beaulieu. Elle bavarde entre chacune des mélodies. Elle mentionne qu'elle arrive de New York où elle est allée chanter en français avec la Famille Dion; elle parle aussi de la sortie de la biographie de maman Dion. Personnellement, je me serais bien passée de ces informations qui n'apportent rien de plus au spectacle. Claudette Dion a une belle voix et est à l'aise sur scène, mais il manque un ingrédient pour que la magie opère. Souhaitons que le tout se dissipe avec la seconde partie.

L'entracte prend fin et le spectacle reprend avec la chanson "Les flon-flons du bal", suivie de "La vie en rose", "Mon manège à moi", "Non je ne regrette rien" et quelques autres pièces de la grande artiste qui prête son nom a ce spectacle. Les grandes étapes de la vie de Piaf nous sont brièvement présentées en alternance avec les pièces musicales. Un moment intéressant a été l'interprétation en duo avec son claviériste, de la chanson "À quoi ça sert l'amour?". Un peu plus tard, elle nous parle de Marcel Cerdan, le grand amour d'Édith Piaf. Ce dernier est décédé dans un accident d'avion alors qu'il venait la rejoindre à New York. Cette précision sert de prémisse à la chanson "Mon Dieu". Nous voilà déjà rendus au seul rappel de la soirée soit "L'hymne à l'amour", l'une des rares chansons écrites par la môme, qui était dédiée à Cerdan avant de devenir chanson-thème de films.

Le volet consacré à Piaf a passé trop vite et nous en aurions repris davantage. Ce spectacle avait été présenté à l'Olympia de Paris en 2003, pour souligner le 40e anniversaire de sa mort et précédemment au Casino de Montréal. J'ai apprécié cette prestation mais il me reste en filigrane une impression d'inachevé et de superficiel. Un peu plus de précision, de chaleur et de générosité auraient fait la différence entre un bon show et un spectacle exceptionnel. D'autant plus que Piaf était la chanteuse au grand coeur qui a incarné les élans de l'amour et les profondeurs du désespoir.