Actualités

L'OSQ souligne l'anniversaire de Chostakovitch

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

7 décembre 2006 (QIM) – Dmitri Chostakovitch aurait cent ans cette année. Loin de l'engouement suscité par le 250e anniversaire de naissance de Wolfgang Amadeus Mozart, les festivités commémorant ce centenaire auront été plus discrètes, dans la région. Comme cet anniversaire mérite pourtant largement d'être souligné, le chef d'orchestre et directeur artistique de l'Orchestre symphonique de Québec, Yoav Talmi, proposait le 29 novembre dernier un programme entièrement consacré à ce compositeur russe, décédé en 1975.

Après une "Ouverture de fête, op. 96" qui nous rappelait que Chostakovitch pouvait faire preuve à l'occasion de légèreté et de gaîté, le "Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes en Do mineur, op. 35" nous aura permis de découvrir un pianiste ayant le tempérament parfait pour jouer cette partition. Avec une grande virtuosité et un jeu très fougueux, Alexander Korsantia, un Géorgien enseignant actuellement à Boston, nous a offert une interprétation impeccable et sans concessions. Même si on ne pouvait faire abstraction de la présence du pianiste à l'avant-scène, ce concerto fait aussi appel à un autre instrument. Geoffrey Thompson, trompette solo de l'Orchestre symphonique de Québec, beaucoup moins exubérant, assis en retrait parmi les musiciens de l'orchestre, a impeccablement assuré l'autre partie soliste. Entre ces deux grands interprètes et le chef d'orchestre on sentait une belle complicité.

Chostakovitch a connu les horreurs de la Deuxième Guerre mondiale avant de se retrouver en butte avec le régime stalinien. Ce côté tragique ne peut que transparaître dans ses compositions où se côtoient angoisse et mélancolie mais aussi espoir et sérénité. Avec sa "Symphonie no 5 en Ré mineur, op. 47", il amène parfois l'auditeur au bord de l'exacerbation, pour lui offrir l'instant d'après des passages tout empreints de luminosité et de calme. Yoav Talmi, dans une forme splendide, aura bien fait ressortir pour nous tout le climat onirique, envoûtant, exaltant de cette oeuvre. Dirigeant de mémoire, tout investi dans cette partition au point de littéralement sauter sur le podium lors du dernier mouvement, il aura su galvaniser ses musiciens et nous livrer une grande leçon de musique.

Ce concert avait lieu à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec et sera diffusé en décembre sur Espace musique, la radio musicale de Radio-Canada.