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Une Saint-Valentin bien au chaud avec l'OSQ

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

24 février 2007 (QIM) – Lorsque je pense à un instrument de musique concertant, le piano, le violon et le violoncelle se retrouvent en tête de liste. Il ne me serait jamais venu à l'idée de considérer l'harmonica comme un instrument pouvant dialoguer avec un orchestre symphonique. Cela, c'était avant d'avoir entendu Robert Bonfiglio, en cette soirée de la Saint-Valentin. Ce grand musicien américain nous aura démontré que son instrument était plus qu'un ruine babine, dixit François Dompierre, l'animateur de cette soirée des Classiques à croquer.

Considéré comme le Paganini de l'harmonica, Robert Bonfiglio a prouvé, avec le "Concerto pour harmonica" du compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos, que sa réputation était loin d'être surfaite. Tout simplement époustouflant, notamment dans la cadence de ce concerto, il était difficile de ne pas tomber sous le charme de ce musicien et de sa passion pour son instrument.

Malheureusement, cette magie ne s'est pas poursuivie avec la "Bachianas Brasileiras no 5" pour voix et 8 violoncelles du même Villa-Lobos, dans une version pour harmonica. Le tout manquait de vie et le résultat était plutôt décevant. Comme pour nous faire oublier cette interprétation, M. Bonfiglio est revenu nous interpréter, en solo, trois blues traditionnels américains, soulevant un auditoire qui avait bravement affronté cette première grande tempête de neige de l'année.

Entre autres propos éclairants, François Dompierre nous a invité à penser à un orchestre symphonique comme étant un seul instrument de musique. Stéphane Laforest, le chef invité, nous a montré, avec deux oeuvres de Alberto Ginastera, avec quelle maîtrise il savait jouer de cet instrument. Car les "Variations concertantes, op. 23" de ce compositeur argentin constituaient une belle illustration de cette invite de François Dompierre. Introduit à la harpe et au violoncelle, le thème évolue, alternant vivacité et méditation, tantôt reconnaissable, tantôt métamorphosé, mettant tour à tour en valeur un instrument ou un groupe d'instruments de l'orchestre. Ces variations op. 23 de même que "Estancia op. 8a" (suite de danses du même compositeur), sont beaucoup plus que de simples curiosités musicales et nous charment par cette fusion des musiques sud-américaine et européenne.

En finale de cette soirée découverte: un tango de Astor Piazzola, "Adios Nonino" (Adieu mon vieux, destinés à son père récemment décédé) et une pièce très endiablée du compositeur mexicain José Pablo Moncayo, intitulée "Huapango", basée sur une danse populaire mexicaine.