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MAG Trio à l’Anglicane

Une collaboration de René d’Antoine

17 mars 2007 (QIM) – Dans le cadre spécifique des soirées Maîtres de Musique qui est une excellente initiative de l’Anglicane, les trois excellents musiciens de MAG Trio ont offert une soirée fascinante autour d’interprétations de Stéphane Grappelli, - un pionnier du jazz et un violoniste à l'origine, avec Django Reinhardt, du Quintette du Hot Club de France - d’Astor Piazzolla, le plus important musicien de Tango de la deuxième moitié du vingtième siècle et de pièces fort populaires du répertoire d’Europe de l’Est.

Trois instruments joués avec une grande dextérité par trois musiciens dont le superbe jeune violoniste Marc-André Gauthier (de là MAG...) dont la réputation est toujours grandissante. On remarque un look élégant, légèrement négligé sur scène, une belle attitude physique exprimée par ce grand personnage de noir vêtu, à travers un jeu musical tout à fait fascinant. La musique lui passe à travers le corps et son violon, de plus de trois cents ans d’âge, dégage une sonorité superbement envoûtante.

Autour de lui, solide à la contrebasse, François Marion apporte un appui rythmique franc par son jeu subtil, voire amusant, dans son expression. Un son net, précis.

Le troisième mais non le moindre, Vladimir Sidorov joue d’un instrument qu’on ne voit pas très souvent par ici. Il s’agit du bayan, une sorte d’accordéon dit classique, ressemblant étrangement à l’accordéon musette. Vladimir maîtrise cet instrument de brillante façon. J’avais eu l’opportunité et le plaisir de l’entendre il y a quelques années au Vieux Bureau de poste de Saint-Romuald alors qu’il accompagnait, également avec brio, Sergeï Trofanov, un autre violoniste soliste venu celui-ci d’Europe de l’Est. Il a joué avec tout le monde comme il le dit lui-même en riant.

J’ai aimé ma soirée dans cette belle ambiance silencieuse, voire recueillie, de l’Anglicane du Vieux Lévis. On est généralement mieux habitué d’entendre cette musique vive et passionnée dans les bars, restaurants et cabarets bruyants. En cette soirée, bien qu’il n’y ait pas eu de percussions proprement dites, j’ai vraiment pu goûter chacune des notes aux autres harmonisées dans une rythmique précisément accomplie.

Il y aurait, je crois, avantage pour Marc-André de peaufiner davantage les liens et présentations entre les divers numéros de ce spectacle plus près actuellement à mon avis d’un concert avec partitions sur pupitres. J’ai senti que le soulignement de Félix Leclerc était une bonne idée mais un peu longue, à ma perception, principalement en raison du tempo lent des pièces choisies toutes jouées en un seul bloc.

En résumé, pour les amateurs de Grappelli, de Piazzolla et des prouesses violonistiques originaires d’Europe de l’Est, où que vous soyez, c’est une belle soirée à vous offrir avec MAG Trio lors d’une prochaine visite de ce groupe dans votre secteur.