Un commentaire de Roger T. Drolet
24 octobre 2007 (QIM) – Tant que la génération baby-boom ne sera pas complètement éteinte, on frappera sur la corde sensible de la nostalgie musicale pour divertir, émouvoir ou vendre. Et puis après? On continuera à interpréter ces chansons pour toutes sortes de motifs, mais le plus important en est tout simplement leur grande qualité et parce qu'elles ont traversé avec succès l'épreuve du temps. Cela se passait entre 1965 et 1973.
L'équipe de production du spectacle Flower Power, du nom de cette période magique de la transition entre les années soixante et soixante-dix, a mis le paquet pour recréer l'ambiance d'une époque débridée où les valeurs des parents furent mises au rancart par une jeunesse un peu naïve mais combien imaginative.
Un Capitole rempli de témoins des années Peace & Love et de leur progéniture, enthousiasmés par une musique qui circule encore abondamment sur les différents supports technologiques, fut pris d'assaut par une dizaine de jeunes performers qui ont enchaîné environ 45 titres immortels, très majoritairement anglo-américains. De grandes chansons des Beatles, Stones, Doors, Dylan, Joplin, Hendrix, Clapton, Bowie, Santana et Zeppelin, entre autres.
Constitué de tableaux thématiques évoquant la révolution sexuelle, Woodstock, le mouvement folk ou le point tournant que fut l'album "Sgt. Pepper" des Beatles en 1967, le déroulement est impeccable et les présentations réduites au minimum puisque inutiles compte tenu de la notoriété des interprétations. Une mise en scène explosive et un contenu visuel multimédia élaboré avec la technologie volumétrique 2,5D mènent également le public dans cette frénésie datée mais encore très actuelle.
Et que dire des jeunes artistes qui ont tous été sélectionnés pour leurs grandes qualités musicales qui vont de la puissance de leurs voix à leur présence scénique en passant par leur fine maîtrise des instruments. Et sans conteste, ils livrent la marchandise et récoltent des applaudissements fort mérités.
On peut toutefois remarquer le peu de place réservée aux artistes du Québec qui ont, ne l'oublions pas, joué eux aussi un grand rôle dans cette prise de conscience collective. Que quelques titres de Charlebois, Dufresne, Harmonium, saupoudrés dans les deux heures de spectacle sans entracte, c'est nier une réalité sociologique incontournable et faire ombrage aux nôtres, même si ceux-ci n'obtinrent pas, à l'époque, le même succès planétaire. C'est d'autant plus intrigant de constater cette lacune que le promoteur, les Productions Phaneuf, est l'un des leaders de la production d'artistes au Québec depuis 35 ans!
Une très bonne note tout de même pour cette revue débridée qui rejoint plusieurs générations d'amateurs de bonne musique pop/rock d'il y a 40 ans. Ceux qui n'ont pu se rendre aux représentations d'octobre apprendront avec joie la tenue de supplémentaires les 13 et 14 mars 2008.