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Le Trio Frontenac au Palais Montcalm

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

26 novembre 2007 (QIM) – Le Trio Frontenac est une formation musicale active depuis quelques années sur la scène musicale québécoise. Les amateurs connaissaient déjà le duo Lowe-Beaubien formé en 1981 du violoniste Darren Lowe et de sa conjointe, la pianiste Suzanne Beaubien. En 2004, désirant approfondir leur démarche artistique, ils s'adjoignaient les talents du violoncelliste Blair Lofgren pour former un ensemble musical dédié au vaste répertoire de la musique de chambre.

Les trois musiciens enseignent leur discipline respective au Conservatoire de musique de Québec où leur trio est en résidence depuis 2006. Mentionnons que Lowe et Lofgren sont respectivement violon solo et violoncelle solo de l'Orchestre symphonique de Québec.

Pour ce concert, le Trio Frontenac avait fait le choix judicieux de se produire à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, salle propice à bien rendre le son délicat d'un trio pour piano. Au programme: deux compositeurs bien connus, Ludwig van Beethoven et Anton Dvorak et une belle découverte, Paul Schoenfield.

Considéré comme une de ses très belles oeuvres de musique de chambre, le "Trio pour piano no 5 en Ré majeur, op. 70, no 1" dit le Trio Fantôme, de Ludwig van Beethoven, ouvrait le bal. C'est une interprétation très personnelle qui nous aura permis d'admirer la virtuosité de chacun. Avec les sonorités parfois rêches de son violon, particulièrement dans le presto final, Darren Lowe a semblé privilégier l'expressivité au détriment de la musicalité de l'oeuvre, sans toutefois que le résultat final en souffre trop.

Comme il est de mise dans les concerts voulant apporter une touche d'originalité, on retrouvait au programme une oeuvre peu connue d'un compositeur, Paul Schoenfield, tout aussi peu connu. Né en 1947, à Détroit au Michigan, partageant son temps entre les États-Unis et Israël, c'est à sept ans que ce jeune prodige écrivait sa première composition. Avec son "Café music", cet Américain semble puiser ses sources auprès de Stéphane Grappelli ou de Georges Gershwin.

Peut-être est-ce dû à la légèreté du propos, mais les musiciens ont paru plus inspirés dans l'interprétation de cette oeuvre. Contrastant avec le climat rigoureux du trio de Beethoven, l'allegro et le presto, avec des airs de boogie-woogie, étaient particulièrement entraînants. Ce fut à mon avis la plus belle performance de la soirée, Darren Lowe étant particulièrement magistral au violon.

Cette pièce sans prétention constituait un excellent prélude au "Trio pour piano no 4, en Mi mineur op. 90/B 166" dit le Trio Dumky, de Anton Dvorak. L'interprétation un peu trop sage nous aura quand même permis de comprendre en quoi le Trio Frontenac est constitué d'interprètes de haut calibre.

On peut déplorer, dans les notes du programme de la soirée, le peu de place consacrée à la présentation des oeuvres, celles-ci étant inscrites sans leur tonalité ou leur appellation consacrée. Un peu d'information notamment sur Paul Schoenfield aurait été appréciée.