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Ran... court toujours!

Une collaboration de Paul-André Simard et Line Turcotte

2 mars 2008 (QIM) – Rapide comme l'éclair, le sprinter Michaël Rancourt est parti. Il s'apprête à se déhancher au grand bonheur des invités. Du grand circuit en trio, poursuivant sa course en duo, il s'affirme en solo et gagne la médaille des mots! Un véritable triathlon de mimiques, de mots, de sons. Tout y est. Un prestidigitateur vocal! À cette première au Centre d'Art La Chapelle, ce 12 février 2008, la convivialité régnait entre lui, la salle et ses personnages. Chacun d'eux était une attraction en soi. On avait l'impression parfois de se retrouver dans une pièce de théâtre d'été: impressionnant. Son costumier devait être épuisé!

Emporté par la vague Rancourt, son public est entré dans sa bulle avec ses imitations de Jeunesse d'aujourd'hui et des groupes rock des années soixante, soixante-dix, quatre-vingts. « Grince la radio comme vibrent les échos », les ondes ne se sont pas égarées depuis. Entre les Beatles et Kevin Parent, Dennis de Young lui-même aurait cru rencontrer "Sweet Madame Blue" sur le podium. Il y a longtemps que nous n'avions pas vu Pierre Légaré s'imiter: « J'me d'mande si le vrai Légaré était en coulisse... »? Les Putt, putt! de Gilles Proulx sont même meilleurs que ceux de Ron (Putt putt!) Fournier. Avec un fond d'écran à l'arrière-scène, nous avions droit à un deux pour un, tout en évitant les temps morts: nous étions morts de rire! Et lorsqu'un humoriste en est arrivé à imiter la scratch d'un 45 tours et du passage au 33 tours, ce fut un tour de force.

Il s'est même permis d'améliorer le son du saxophone d'André-Philippe Gagnon et, comme si ce n'était pas assez, il a intégré une guitare dans sa voix, en plus de la jouer à l'envers: renversant... La trame sonore d'Ennio Morricone "Il était une fois dans l'Ouest" s'est retrouvée dans l'Est et s'est améliorée au contact de Rancourt... Même René Simard avait retrouvé sa voix de p'tit pouding! Les duos de chanteurs furent un moment fort de la soirée. De Dubois-Clerc à Dubois-Pelchat en contournant Reno-Ferland, des applaudissements fusaient de partout tellement les voix étaient ressemblantes. Un petit blanc de mémoire ne fut pas sans nous rappeler que ces bêtes de scène sont aussi des humains et cela les rapproche encore plus de nous, dans la salle, avec une blague de plus... Et de se retrouver subrepticement, en plein bois avec un feu de foyer et des mouches noires, c'était la « cerise sur le Sunday » dirait Odina!

Un véritable hommage à ses pairs humoristes, Michel Barrette et Jean Lapointe puis l'ex-Baronet Angélil est devenu tout à coup la coqueluche des Beatles. Même en cherchant son micro, il a pu imiter à la perfection, Andréa Boccelli. L'ex-ténor a laissé ses empreintes. Les classiques de cowboys étaient de la partie avec une arrière-scène de Farwest époustouflante, pour nous revenir dans son trench coiffé d'un chapeau très stylé, en rappel pour ses fans. La puissance des voix de Tina Turner de même que celle d'Edith Piaf a impressionné l'auditoire. L'appréciation a monté d'un cran avec son invitée Whitney Houston sans son body guard. Un hommage à Boule Noire vient décoiffer la salle.

Vingt ans déjà que j'avais vu son premier spectacle d'humour à Charny et son public est encore en amour et moi aussi... Bravo à son équipe! Chapeau Michaël!