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Yoav Talmi inscrit une nouvelle page d'histoire

21 mars 2008 (QIM) – Yoav Talmi est un homme qui aime les défis et il en a trouvé un à sa hauteur en dirigeant la "Symphonie no 8 en Mib majeur" de Gustav Mahler, avec un effectif semblable à celui qu'avait nécessité la création de cette oeuvre à Munich, le 12 septembre 1910. Lors de cette première, le compositeur autrichien avait eu recours à un effectif gigantesque formé d'un choeur de 850 chanteurs, dont 350 enfants, d'un orchestre de 171 instrumentistes, dont 84 cordes et finalement de 8 solistes. En tout, 1029 interprètes. Un critique, présent dans la salle, parla de la "Symphonie des mille", nom qui est depuis associé à cette oeuvre.

Avant la prestation du 15 mars dernier, elle n'avait été jouée qu'une seule fois avec un tel faste, en Amérique du Nord. À Philadelphie, en 1916, sous la direction de Léopold Stokowski. Pour les annales de l'Orchestre symphonique de Québec, ce sera donc à cette date que le maestro aura inscrit une nouvelle page d'histoire. Pour cette occasion, il fallait le décor grandiose du Colisée de Québec, la seule salle de la ville capable d'accueillir un orchestre aussi imposant.

D'abord les instrumentistes. Aux musiciens de l'OSQ sont venus s'adjoindre ceux de l'Orchestre symphonique de Trois-Rivières, de l'Orchestre de la Faculté de musique de l'Université Laval et de l'Orchestre du Conservatoire de musique de Québec.

Ensuite, les voix. Celles du Choeur de l'Orchestre symphonique de Québec, du Choeur de la Faculté de musique de l'Université Laval, du Choeur du Conservatoire de musique de Québec, du Choeur les Rhapsodes, du Choeur du Vallon, du Choeur Anamnèse, du Choeur de l'Annonciation, du Choeur polyphonique de Lévis, du Choeur Saint-Laurent, de la Maîtrise des Petits chanteurs de Québec, de la Maîtrise des Petits chanteurs de Charlesbourg et de l'Ensemble Polyphonique de Québec. Ouf!

Finalement, les solistes. Turid Karlsen, Monique Pagé et Shannon Mercer, sopranos, Susan Platts et Anita Krause, mezzo-sopranos, Vinson Cole, ténor, Nathaniel Watson, baryton et Denis Sedov, basse. En tout, 200 musiciens, 800 choristes, 8 solistes.

Diriger tout ce beau monde constituait en soi un bel exploit pour le directeur artistique de l'OSQ. Et donner une interprétation aussi impeccable, un autre. En révélant non seulement tout ce que cette symphonie a de lumineuse et de joyeuse, mais aussi de dantesque et de démesurée, Yoav Talmi a démontré à quel point il est un maître du grand répertoire symphonique.

Le défi était magistral, la réponse du public sans équivoque. C'est à guichet fermé, devant 11 500 personnes, que le Maestro aura vécu un moment marquant de sa carrière. Ce concert, qui s'inscrivait dans le cadre des activités du 400e anniversaire de la capitale québécoise, en constituera indiscutablement un moment charnière.