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Même Chaplin est au 400e!

Une collaboration de Roger T. Drolet

21 juin 2008 (QIM) – Charles Chaplin, le clown, le cinéaste, le visionnaire, le poète... Celui qui est adulé depuis presqu'un siècle a fait une apparition, un tour de piste à vrai dire, ce mercredi 18 juin, sur grand écran dans la Capitale. La projection de son film Le Cirque (1928) au Palais Montcalm fut aussi une soirée musicale de bon goût, car le musicien Chaplin était simultanément célébré alors que l'Orchestre symphonique de Québec, dirigé par le maestro Richard Lee, en exécutait la partition musicale. Quant aux spectateurs réunis à l'intérieur comme à l'extérieur de la salle, ils appréciaient à coup sûr l'incroyable talent de ce géant du XXe siècle.

L'idée originale est venue aux producteurs du Grand Rire de Québec, un festival humoristique qui a fait sa marque depuis une dizaine d'années avec des spectacles de stand-up populaires, qui ont décidé d'ouvrir l'événement à d'autres formes artistiques qui exploitent l'humour. Il faut dire que les tandems projection filmique et interprétation par grand orchestre sont de plus en plus prisés et la formule est généralement gagnante. Circus, hommage symphonique à Chaplin fut, sur ce plan, une réussite.

On a donc négocié, avec la famille Chaplin, les droits de ce spectacle unique mettant en vedette les musiciens de l'OSQ, l'humoriste Yvon Deschamps qui voue une grande admiration à Charlot et ouvrait la soirée en mixant des anecdotes sur la vie du Britannique à d'autres sur la sienne, comme il sait si bien le faire. Deschamps avait même sorti sa Bentley (la dernière voiture ayant appartenu au grand comédien) à cette occasion. Sans doute pour y conduire sa belle, Judy Richards, venue interpréter avec une grande sensibilité, en clôture de soirée, l'une des grandes chansons signées Chaplin: "Smile".

Accompagner une projection cinématographique en direct, à plus forte raison s'il s'agit d'un classique du genre, n'est pas chose facile pour un orchestre. Non seulement faut-il être top chrono avec tous les plans du film mais il faut ni plus ni moins disparaître derrière l'image tout en constituant un générateur essentiel de l'émotion de l'oeuvre puisqu'au départ, le film est muet. Alors un peu comme les pianistes accompagnateurs le faisaient jadis, l'OSQ du porter le déroulement dramatique avec toutes les nuances qui ponctuent le scénario. Pour cela, Richard Lee marque un point.

Souhaitons que l'expérience soit concluante pour les organisateurs, les musiciens et le public et que Sir Charles Spencer Chaplin Jr., a pu apprécier, de son ciel des génies du cinéma, son bref passage aux portes du Vieux-Québec. La programmation du Grand Rire de Québec se termine le 30 juin.