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Romantisme à la française avec l'OSQ

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

10 décembre 2008 (QIM) - Selon moi, c'est dans le répertoire romantique que Yoav Talmi se révèle à son meilleur. Je n'ai qu'à penser à son interprétation mémorable de la "Symphonie no 8 en Do mineur" d'Anton Bruckner ou plus récemment celle, désormais historique, de la "Symphonie no 8 en Mib majeur, dite des Mille" de Gustav Mahler, donnée au Colisée de Québec en mars dernier, dans le cadre des activités du 400e anniversaire de la ville de Québec.

Le Maestro nous en a encore donné la preuve, mercredi soir dernier à la salle Louis-Fréchette du Grand théâtre de Québec, avec la "Symphonie fantastique" d'Hector Berlioz. Dans cette oeuvre où chaque mouvement a un titre évocateur (1. Rêveries, passions, 2. Un bal, 3. Scène aux champs, 4. Marche au supplice, 5. Songe d'une nuit de Sabbat), le compositeur français a voulu illustrer musicalement la courte mais désastreuse union qu'il avait eue avec l'actrice irlandaise Harriet Smithson. Sous la direction du Maestro, les cordes se sont faites sensuelles, les cuivres et les vents chatoyants, les percussions véhémentes le tout dans une interprétation savoureuse, avec en prime cette étincelle, cette magie qui fait qu'un concert se révèle un pur moment de grâce.

Auparavant nous avions eu droit à une autre pièce romantique française, moins flamboyante mais tout aussi inspirée, le "Poème de l'amour et de la mer, op. 19" d'Ernest Chausson. Cette pièce en trois parties (1. La fleur des eaux, 2. Interlude, 3. La mort de l'amour - Le temps des lilas) peut être interprété indifféremment par un baryton, un ténor ou même une soprano. Pour l'occasion, c'est au baryton québécois Jean-François Lapointe que revenait ce privilège. Avec beaucoup de maîtrise et d'expressivité, cet artiste nous a montré combien sa réputation de grand interprète du répertoire français était méritée.

La soirée avait débutée en beauté avec une composition de la canadienne Kelly-Marie Murphy. Créée en 1996 par l'Orchestre symphonique de Winnipeg, "From The Drum Comes a Thundering Beat" s'est révélé une fascinante découverte. Cette oeuvre aux accents chamaniques, inspirée d'une légende amérindienne, fait la part belle à la flûte et aux percussions. Yoav Talmi a dirigé cette courte pièce avec la même intensité et la même fougue que pour la "Symphonie fantastique". C'est notamment à cet investissement sans compromis à rendre à chaque oeuvre au programme splendeur et majesté que l'on reconnaît la grandeur de ce Maestro.

Mentionnons pour terminer que le premier violon de l'OSQ Darren Lowe s'est vu décerner deux des Prix d'excellence des arts et de la culture 2008, en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle au développement de la musique classique dans la région de Québec. Il s'agit du Prix de la Fondation de l'OSQ et du Prix de l'Institut Canadien de Québec.

Toutes nos félicitations au lauréat.