Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau
Judi Richards
1er juin 2009 (QIM) – J'avais une légère appréhension en me rendant au spectacle de Judi Richards, présenté deux soirs seulement (14 et 15 mai) à la Salle Albert-Rousseau. Celle de me rendre à une autre de ces revues qui se proposent de nous immerger dans la nostalgie, nous faisant regretter que notre enfance (ou le disco) ait passé trop vite. Mais, loin d'être une simple « goulée de souvenance » comme le chantait si bien Léo Ferré, cette soirée, avec ses allures de patchwork, n'avait comme prétexte que le simple plaisir de la chanteuse de partager une scène avec des gens qui lui sont chers.
C'est avec des extraits de son plus récent album "Du septième ciel" qu'elle amorce la soirée. De ces chansons tour à tour intimistes, entraînantes, enjouées, j'ai été impressionné par la qualité des textes et la puissance des images qu'ils font surgir en nous. Je pense, entre autres, à la chanson éponyme "Du septième ciel" ou à "Au coeur du coeur".
L'arrivée de Liette Lomez et Laura Niedzielski donne au spectacle une tournure plus endiablée. Pour cette portion de la soirée, c'est moins l'idée de faire revivre Toulouse, un des groupes discos québécois les plus populaires, que le plaisir de chanter à nouveau ensemble qui animent ces anciennes complices. Et c'est en nous interprétant un medley hétéroclite de chansons québécoises, assises autour d'un feu de camp, partageant des guimauves avec la foule, qu'elles nous font le plus ressentir leur bonheur d'être réunies. Le moins que l'on puisse dire c'est que ce sont des filles de party.
L'arrivée d'Yvon Deschamps, interprétant avec les girls sa chanson polissonne "Les fesses", donne une autre tournure à la soirée. Dans un savoureux échange avec Judi, notre Yvon national nous fait ensuite revivre sa première rencontre avec sa Torontoise de belle-mère. S'ensuit un monologue d'une grande actualité sur "Les chinois", responsables de tous nos maux avec leur désir inavoué de vouloir vivre comme nous.
Retour de Toulouse avec notamment un clin d'oeil à Georges Thurston, l'instigateur de leurs retrouvailles en 2007. Un des moments forts de la soirée sera ce medley amorcé avec "Boule qui roule" de Daniel Lavoie et qui nous fera entendre un splendide florilège de quelques-uns des plus grands succès de la chanson québécoise.
Finalement, le party auquel nous convie Judi n'est ni une soirée disco, ni une soirée intimiste, encore moins une soirée nostalgique. C'est tout cela à la fois et beaucoup plus encore. Rayonnante sur scène, généreuse dans ses propos, en excellente forme, on sent cette femme bien dans sa peau et heureuse de partager avec nous ce moment enchanté.