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Stabat Mater, oeuvre inspirante pour Bernard Labadie

Un commentaire de Roger T. Drolet

Les Violons du Roy

Les Violons du Roy

8 juin 2009 (QIM) – La séquence "Stabat Mater", composée au treizième siècle, a été mise en musique par de nombreux compositeurs à travers les âges dont l'adaptation de l'autrichien Joseph Haydn, en 1767, alors qu'il avait 35 ans.

Cette oeuvre liturgique chrétienne évoque le désespoir de Marie, voyant son fils mourir sur la croix. Pour cette raison, elle est souvent entendue durant la période pascale. C'est pourtant les 3 et 4 juin derniers que Les Violons du Roy conviaient le public au Palais Montcalm de Québec à des présentations de ce classique.

C'est bien entendu Bernard Labadie, le directeur musical des Violons, qui a choisi d'interpréter cette oeuvre particulière dans le répertoire du grand compositeur et cela pour plusieurs raisons, notamment parce que 2009 est le 200e anniversaire de sa mort. Pour l'occasion, le Chef pouvait compter, outres celle de ses Violons, sur la présence du choeur La Chapelle de Québec et de quatre solistes de marque: la soprano magnymontoise Hélène Guilmette, la mezzo-soprano Mireille Lebel, le ténor James Taylor (qui n'a que le nom de commun avec le chanteur folk) et le baryton-basse Alexandre Sylvestre.

Le "Stabat Mater" de Haydn est une longue pièce de quatorze mouvements, dont certains assez brefs, où alternent les chanteurs solistes, intervenant un à un, en duo ou en quatuor. L'orchestre, le choeur et les solistes se succèdent donc en créant un ensemble dans lequel les sensations attendrissantes succèdent à l'ardeur de plusieurs passages orchestraux et vocaux, évoquant une large gamme d'émotions. Vocalement, je dois saluer spécialement les performances de Mme Guilmette et de M. Taylor qui furent particulièrement brillants au soir de la première, en outre captée pour une diffusion prochaine à la radio Espace Musique.

En ouverture de programme, on présentait le motet "Lobet den Hern, alle Heiden, BWV 230", une pièce chorale de J.S. Bach où la Chapelle a pu briser la glace de belle façon.

Pour les amateurs qui suivent sa carrière avec intérêt, mentionnons que Bernard Labadie revient tout juste d'un passage fort remarqué aux États-Unis où il a dirigé le Chicago Symphony sans oublier ses récents concerts, au titre de chef invité, devant le Los Angeles Philharmonic et le San Francisco Symphony. Dans les prochains mois, son agenda est toujours fort chargé; il sera notamment, pour la première fois, au Metropolitan Opera de New York dans "La Flûte enchantée" de Mozart et cumulera plusieurs autres exploits internationaux qui s'ajouteront à son parcours exceptionnel. Dans l'intervalle, on pourra apprécier le concert d'ouverture du Festival International du Domaine Forget, qui aura lieu le samedi 20 juin, pour une rencontre entre Les Violons du Roy, Bernard Labadie et le remarquable clarinettiste Paul Meyer. Au programme, des oeuvres de Haydn, Gluck et Mozart dont le sublime "Concerto pour clarinette, K. 622".