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Une grande fête russe

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Orchestre symphonique de Québec

22 septembre 2009 (QIM) – Le premier concert de la saison de l'Orchestre symphonique de Québec revêtait un caractère solennel puisque le premier ministre du Québec, Jean Charest, est venu remettre sur scène l'insigne honneur de l'Ordre national du Québec à son directeur artistique, Yoav Talmi. Une belle reconnaissance pour le magnifique travail de celui qui dirige les destinées de l'OSQ depuis maintenant dix ans. Maestro Talmi, après avoir été chaleureusement ovationné, a assuré qu'il poursuivrait avec ferveur sa contribution à la vie culturelle de Québec, jusqu'à la fin de son contrat prévu dans deux ans.

Pour ce premier concert, le Maestro aura offert au public de la Salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec, une soirée mémorable, toute empreinte de passion et d'exubérance. L'artiste invité était le jeune pianiste d'origine ukrainienne Alexandre Gavrylyuk, un autre jeune prodige ayant commencé ses études de piano à 7 ans et donné son premier concert public à 9 ans. Pour cette grande fête russe, il nous interprétait le "Concerto pour piano no 2 en Sol mineur, op. 16" de Serge Prokofiev.

Recourant à une écriture résolument moderne, Prokofiev allait, avec cette oeuvre, léguer à la postérité un des plus beaux concertos pour piano du XXe siècle. Doté d'une technique pianistique et d'une virtuosité impeccable, Alexandre Gavrylyuk s'est avéré bouleversant, nimbant son interprétation dans un climat que n'aurait pas renié Dostoïevski. Il se sera permis toutes les audaces et tous les excès dans un maelstrom de passions et de tourments, sans jamais trahir l'oeuvre, au plus grand ravissement des mélomanes présents.

Le célèbre "Tableaux d'une exposition" de Modeste Moussorgski constituait l'autre pièce de résistance. D'abord écrite pour le piano, cette oeuvre allait tellement fasciner le compositeur français Maurice Ravel, qu'il décidât d'en réaliser une version orchestrale. Cette nouvelle version allait connaître un tel succès que désormais le nom de Ravel est durablement associé à celui de Moussorgski.

Ces tableaux se révèlent de véritables petits bijoux se prêtant très bien à une écoute contemplative. Ainsi en allait-il du "Vieux château" avec son climat mélancolique, de "Byldo" avec sa gravité tranquille, du "Ballet des poussins", sautillant et enjoué, du "Marché des Limoges", de "La cabane sur des pattes de poule" enjouée et entraînante et cela jusqu'à la majestueuse et solennelle "Grande porte de Kiev", véritable morceau de bravoure orchestral, donnant la vedette aux percussions et aux cuivres. Une interprétation magistrale des musiciens en parfaite symbiose avec leur chef d'orchestre.

Ce concert était enregistré par Espace musique, la radio musicale de Radio-Canada, pour être diffusé ultérieurement dans le cadre des soirées classiques. Une belle occasion pour entendre ou réentendre cette grande célébration russe.