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Sacré Beatles!

Un commentaire de Richard Baillargeon

2 novembre 2009 (QIM) – Au moment où le corpus entier des Beatles connaît une nouvelle vie en version remastérisée, certaines de leurs chansons – est-ce un hasard? – étaient présentées lors de l'édition 2009 du Festival des musiques sacrées de Québec. Pour le néophyte, ce voisinage présenté par Cantus Novus peut paraître surprenant, voire ironique (John Lennon n'avait-il pas émis l'opinion que l'oeuvre des Beatles allait survivre aux religions?). Mais le fan aguerri des Beatles se trouve tout de même en terrain connu car l'Ensemble Schola Musica avait proposé il y a quelques années un album entier de reprises du célèbre quatuor britannique en mode grégorien?

Le quatuor de Québec, formé de trois ténors et d'un baryton s'est d'ailleurs référé directement aux "Cantus" de l'ensemble de Martin Dagenais. À la différence de Schola Musica cependant, Cantus Novus n'offre pas seulement les chansons de George Harrison et du tandem Lennon-McCartney en version grégoriennes a cappella. Les quatre voix ont plutôt offert en introduction à chacune des chansons un bref extrait du répertoire sacré traditionnel. On a ainsi pu remarquer des amalgames fort subtils, tels un "Alleluia" en ouverture de "There Is A Place", "Puer natus est" / "Nowhere Man" ou "Da pacem omine" / "All You Need Is Love". Les courtes représentations, données sur l'heure du midi, se sont terminées sur l'éloquent collage "Ite missa est" / "The End".

Tout en conservant une certaine solennité, ces préludes au Festival apportent avant tout une sorte d'apaisement; j'ai même cru entendre un discret ronflement lors de certaines exécutions. Peut-être l'auditeur avait-il atteint un niveau spécial de détachement des contingences de ce monde? Bref, un concert inhabituel qui permet de rappeler que le sacré s'incarne aussi dans l'expérience humaine.