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Le Messie selon Bernard Labadie

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Karina Gauvin

Karina Gauvin

5 décembre 2009 (QIM) – Quoi de mieux, pour se donner un avant-goût du temps des Fêtes qui approche à grand pas, que de se rendre au Palais Montcalm entendre le "Messie" de Georg Friedrich Haendel? C'est l'invitation lancée par Bernard Labadie, en ce dernier jeudi de novembre, à un public qui a répondu avec enthousiasme. Pour cette occasion Les Violons du Roy partageaient la scène avec La Chapelle de Québec. La soprano Karina Gauvin, le haute-contre David Daniels, le ténor Alan Bennett et le baryton-basse Andrew Foster-Williams étaient les solistes invités.

Le "Messie" selon Labadie est empreint d'une grande sérénité. On prend autant plaisir à se faire bercer par la voix angélique de Karina Gauvin ou par celles de ses compagnons de scène qu'à se laisser entraîner par la fougue et le dynamisme presque électrisant des musiciens. On s'émerveille du très bel équilibre entre les choeurs, les musiciens et les solistes car jamais l'ensemble ne vient noyer le détail sous un déluge sonore. Même dans les passages pour choeur et orchestre, on perçoit aisément le son délicat du clavecin. Du grand art.

À peine le premier air chanté par Karina Gauvin (qui en était à sa vingtième prestation du "Messie" avec les Violons du Roy) terminé, on se prenait déjà à rêver au prochain qu'elle nous interpréterait. Et la voix si particulière du haute-contre David Daniels n'a rien à envier à celle de Andras Scholl, récemment invité par les Violons du Roy, dans le cadre de leur concert anniversaire.

Pour sa part, Alan Bennett ne donnait pas l'impression de remplacer au pied levé le ténor Juan Kobow (indisposé à son arrivée à Québec), tant il semblait à l'aise sur scène. Et la belle voix grave de Andrew Foster-Williams rendait toute leur majesté à des airs tel que "The Trumpet Shall Sound".

Qui connaît bien cet oratorio pense aussitôt à ce qui constitue pour nombre de mélomanes la pièce de résistance, le célèbre "Alléluia". Cet air retrouvait sous la baguette du Maestro un bel air de fraîcheur, comme une douce brise hivernale par un beau soir enchanteur de décembre. Cela tenait pour beaucoup à cette magie qui s'était installée entre les musiciens et le choeur.

Pour prolonger le plaisir du temps des Fêtes, Bernard Labadie dirigera en ces premiers vendredi et samedi de décembre "l'Oratorio de Noël" de Jean-Sébastien Bach. Les jours suivants, il se rendra au Carnegie Hall de New York pour y diriger ces deux oeuvres. Si la soirée d'hier augure le succès qui attend Bernard Labadie sur cette scène réputée, nul doute que les mélomanes new-yorkais lui réserveront, à lui et à sa formation, une très belle ovation. Il se rendra par la suite présenter le "Messie" au Walt Disney Concert Hall de Los Angeles.