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Passage réussi à 2010

Un commentaire de Richard Baillargeon

Yves Lambert et Marco Calliari

Yves Lambert et Marco Calliari

4 janvier 2010 (QIM) – C'est fait: l'année 2009 est derrière nous. Pour aider à faire passer la pilule (ou le vaccin, c'est selon) certains choisissent la compensation par l'humour. Pour ma part, j'ai fait le saut en musique au Grand Théâtre de Québec, comme plusieurs autres l'ont vécu à Longueuil, Saint-Hyacinthe, Sainte-Thérèse et L'Assomption, autres escales 2009 de la soirée « Du reel à la ratantelle » des compères Yves Lambert et Marco Calliari. Précisons que cette rencontre, ou plutôt ces retrouvailles qui reprennent la route depuis 2007, sont un concept autonome et distinct de celles du "Bal à l'huile" dont on verra sans doute une suite live dans quelque temps.

Nous voici donc en voiture pour un concentré de musiques latines et nordiques, les compagnons de Marco alliant parfois ses airs du nord de l'Italie aux sonorités mexicaines de mariachis, grâce notamment au concours de la trompettiste Lysandre Champagne, tandis qu'Yves ajoute un peu de sauce italienne à ses "rrr". Celui-ci se fait romantique en évoquant la "Bella luna" ou plus expressif pour les classiques de leurs répertoires respectifs tels "La ziguezon", "Aura frifri" qui alternent avec les "Camminar" et "L'americano" de son vis-à-vis. On verra même quelques couples s'adonner à ce que les hôtes qualifient de valse extrême, certains exécutant leurs gracieux pas dans les marches des allées de la salle Octave-Crémazie du GTQ.

Si le début de soirée a permis aux fans avoués de l'un et de l'autre de se familiariser avec les deux terroirs, c'est naturellement la deuxième partie qui a donné lieu aux plus belles folies, où les choeurs improvisés chantaient les mérites culinaires d'un assortiment improbable de « ...biscuits soda et egg roll » (traduction approximative: eh oui, nos oreilles nous trompent parfois!) entre un reel et une tarentelle, un "Ti-get up Charlie" ou un "Barbillon".

La dernière demi-heure passait à un niveau plus intense encore, avec une reprise de "La cuisinière" plus endiablée que jamais, que son interprète qualifie de «transe thérapeutique» dans une envolée oratoire, tout comme les diverses formes d'art d'ailleurs. Il faudra pourtant que le moment de grâce ait une fin, comme toute bonne chose. L'ode à ces artisanes en voie de disparition, qui a bien duré une vingtaine de minutes, sera suivie de "Bella ciao" et "Le démon sort de l'enfer" avant que les salutations finales ne se transportent dans le hall où les gens auront l'occasion d'échanger directement avec les artistes. Excellente façon de terminer l'année... et d'accueillir la nouvelle, à en juger par les sourires persistants qu'affichaient les visages ravis des spectateurs.