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Les arabesques musicales d'Angèle Dubeau

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Angèle Dubeau

Angèle Dubeau

27 mars 2010 (QIM) – Elles étaient neuf à se produire sur la magnifique scène de la Salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, venues nous faire oublier, en ce 23 février, que l'hiver avait repris ses droits. Elles, ce sont les musiciennes de la Pietà, ensemble fondé et dirigé par Angèle Dubeau. La soirée se déroulait sous le thème de l'arabesque, ce symbole de fluidité, de souplesse, de mouvement.

Souvent, on inscrit en début d'un programme une courte pièce contemporaine, prélude à des oeuvres classiques ou romantiques. Angèle Dubeau a préféré privilégier un florilège de danses composées au XXe siècle, à l'exception d'une sarabande de Georg Friedrich Haendel.

Les musiciennes de la Pietà, toutes excellentes, ont manifesté un bel entrain tout au long du concert, faisant preuve d'une belle exubérance dans "Circus Fantasy" de Sergei Dreznin. Mais la star de la soirée reste sans conteste Angèle Dubeau, qui, avec la passion et le charisme qu'on lui connaît, a fait de cette soirée une rencontre mémorable.

La virtuosité avec laquelle elle joue de son instrument, la pureté du son qu'elle en obtient, la finesse de ses interprétations ont fait de chacune des pièces présentées un petit bijou musical. Elle joue avec une telle ardeur que son archet portait les traces de son jeu intense!

De la "Polka" d'Alfred Schnittke, à l'ouverture de la "Belle et la Bête" de Philip Glass, en passant par les "Danses populaires roumaines" de Béla Bartok et le "Gallop Of A Thousand Horses" de l'iranien Kayhan Kalhor, plus la soirée avançait et plus on découvrait des airs pleins de fraîcheur, interprétés avec précision et un beau sens du rythme.

Intercalée entre "Kamendja" du Québécois Claude Gagnon sur une orchestration de Gilles Ouellet (les deux protagonistes étant présent dans la salle) et le "Gypsy Heart" de l'ontarien Christos Hatzis, "Summa" du compositeur estonien Arvo Pärt détonnait un peu. Cette oeuvre, que l'on retrouve sur le plus récent "Portrait" de la Pietà, est inspirée d'un texte sacré et se veut une invitation au recueillement, loin de l'agitation du monde.

Conclure cette soirée avec la magnifique ouverture de "Orphée aux enfers" de Jacques Offenbach était un choix judicieux, tant cette pièce sans prétention est pleine de belles arabesques musicales, son galop final incarnant à lui seul l'idée que l'on se fait d'une danse endiablée. Il n'aura pas fallu de longues ovations pour entendre en rappel une très belle mélodie de Ennio Morricone, suivie d'un hommage à ABBA, célèbre groupe ayant marqué les années disco, une autre expression de la danse contemporaine.