Critique de Alain Lacasse
Robert Charlebois
31 mars 2010 (QIM) – Le chef Robert Charlebois avait convié le public à découvrir son nouveau spectacle Avec tambour ni trompette le 26 mars dernier, au Grand Théâtre de Québec. Même si la salle Louis-Fréchette était à moitié pleine, Garou, le vrai, celui de 1968, a su conquérir, dès la première chanson, les spectateurs. Son interprétation de "Lindberg", seul au piano, mettait en valeur la qualité exceptionnelle de ce classique des années 60. Une entrée réussie. Avec ses trois musiciens, Charlebois revisitera en musique sa longue carrière avec, en prime, deux nouvelles pièces.
En tout, environ une vingtaine de titres constitueront le programme de la soirée. Des classiques, bien sûr: "Ordinaire", "Les ailes d'un ange", "Entr' deux joints", "Dolorès", etc. Mais aussi quelques raretés: "10 ans", "Insomnie", "Vivre en ce pays", "Egg génération", etc. De plus, Charlebois nous interprète deux nouvelles chansons. Tout d'abord "Ne pleure pas si tu m'aimes", une pièce magnifique sur la mort, et une chanson country "Les montagnes bleues".
Pour ceux qui n'ont jamais assisté à un concert de Robert Charlebois, ou si ça fait plus de dix ans, le spectacle Avec tambour ni trompette les comblera. L'artiste est dans une forme physique et vocale impeccable. Simple et sympathique, il nous parle de ses chansons et fait même quelques bonnes blagues. Ses musiciens, multi instrumentistes, font un excellent boulot. Le son et les éclairages sont appropriés et pertinents. Le décor est simple mais efficace.
Cependant, les fidèles du populaire chanteur risquent de trouver son spectacle un peu ordinaire. Avec tambour ni trompette n'est pas un grand crû. En tout cas, il est une coche en-dessous des deux précédents shows de Charlebois Tout écartillé et surtout Avril sur mars. Environ la moitié du répertoire est identique à celui de Tout écartillé. Il y a des restants dans le menu. On repassera pour la fraîcheur.
C'était mieux lors du précédent repas. C'est à se demander où était l'urgence de créer ce nouveau spectacle alors qu'Avril sur mars n'a même pas encore deux ans d'existence.
Revenons au spectacle actuel; Charlebois renoue avec le pot-pourri. Cette fois-ci, il est consacré à ses « pires succès ». Ça c'est une question de goût. Il aurait mieux fait de couper dans les restants, comme "C'est pour ça", "Fais-toi z'en pas" et nous offrir des interprétations complètes de "Silence, on danse" ou "Moi Tarzan toi Jane". D'autre part, il a tout de même osé faire "Terre-Love". Mais quelle déception! Une version d'environ trois minutes du genre unplugged. Réduire ainsi cette chanson psychédélique dont la durée originale dépasse les huit minutes... Triste.
Voilà donc pour les réserves. Ce sont surtout les plus mordus qui les remarqueront. Les autres seront comblés par ce spectacle de Robert Charlebois. Avec tambour ni trompette n'est pas un grand millésime, mais il saura plaire à la majorité des consommateurs. En première partie, le duo Marabu de Québec a su séduire les spectateurs par ses magnifiques et mélodieuses chansons enrobées de leurs belles harmonies vocales.