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Paul Piché sur les planches: Comme une doudou réconfortante

Un commentaire de Roger T. Drolet

Paul Piché

Paul Piché

13 avril 2010 (QIM) – Un retour visiblement attendu, celui d'un chantre de la conscience citoyenne et de la poésie humaniste, Paul Piché, a célébré de belles retrouvailles en symbiose évidente avec un public ravi à la salle Louis-Fréchette du Grand-Théâtre de Québec ce samedi 10 avril. La veille, il avait eu le même effet papillon sur le public montréalais et celui de la Capitale ne fut pas en reste.

Piché est moins visible depuis quelques années mais son récent album, "Sur ce côté de la terre", a soudainement fait resurgir l'amour que lui réservent les deux ou trois générations qui lui gardent une affection évidente.

Flanqué de cinq musiciens, dont son fils Léo aux percussions et guitare et Jean-Sébastien Fournier aux claviers, l'auteur-compositeur-interprète aborde ce périple jalonnant plus de trente années de carrière avec une pièce au titre évocateur, "J'appelle", ralliant ainsi instantanément l'auditoire qui, en de nombreuses occasions durant la soirée, chantera ces airs intemporels et toujours aussi pertinents dans le paysage musical québécois.

Très en contrôle et visiblement enchanté de cet accueil, l'artiste enchaîne rondement une série de titres fort bien modulés, issus de l'ensemble de ses albums. Mentionnons "Un château de sable", "J'étais ben étonné", "Heureux d'un printemps", "Ne fais pas ça" et plusieurs pièces issues de son récent opus comme "Je pense à toi" et "Les ruisseaux", jouant entre les rythmes accrocheurs, la douceur assumée et la tendresse palpable.

Bien en voix et occupant pleinement l'espace scénique, le poète est fort bien secondé d'un trio d'enfer à la section rythmique: Rick Haworth aux guitares, Mario Légaré aux basses et Pierre Hébert à la batterie, trois énormes pointures et vétérans de la scène et du disque made in Québec qui donnent un groove unique à l'ensemble du spectacle.

Si Piché est reconnu pour ses prises de positions écologistes et indépendantistes, jamais durant la soirée de plus de deux heures, il ne s'égarera dans un discours moralisateur. Au contraire, ses brèves interventions parlées, surtout en première partie, amènent certains de ses thèmes de prédilection avec humour, bonhomie et simplicité comme lorsqu'il invite les citoyens de toute allégeance politique à regarder en avant et à célébrer l'avenir sereinement en étant "Heureux d'un printemps".

Plusieurs rappels réclamés par les fans ont été généreusement offerts incluant l'inoubliable "L'escalier" et la très belle "Les oiseaux blancs" qui ferme le nouvel album studio du chanteur.

Visiblement ému par le capital de sympathie dont son auditoire a fait preuve, Paul Piché a réussi à démontrer avec son talent et son engagement indéfectible envers l'art musical et la responsabilité sociale, qu'il sait faire du bien à l'homo quebecensis, comme une vieille doudou qui réconforte des petits et grands problèmes de l'existence. Simplement, avec charme.