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Luc De Larochellière live à Lévis

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Luc De Larochellière

Luc De Larochellière

15 avril 2010 (QIM) – C'est dans la très belle salle de l'Anglicane de Lévis que Luc De Larochellière a choisi de renouer avec son public en lui présentant les chansons de son plus récent album "Un toi dans ma tête". Après 5 ans d'absence, il revenait avec un spectacle intimiste, sans éclairage tape à l'oeil, sans effets outranciers, avec un bel équilibre sonore propre à mettre en valeur la beauté acoustique de ses guitares. Ce retour sur scène aura été un moment privilégié offert à son public, venu lui faire salle comble, malgré le temps tristounet de ce 8 avril.

Il a débuté avec "Pour ne plus avoir peur" et "Rage dedans", deux de ses plus récentes chansons. Mais, en fin renard, il a su émailler son spectacle de quelques-uns de ses grands succès. Le contraste entre ces derniers interprétés de façon très rythmés et enlevants et les oeuvres plus intimistes de son huitième album donnait au concert un bel équilibre musical.

De Larochellière était accompagné par trois musiciens aux talents indéniables. La polyvalence d'Étienne Ratthé, qui assure la direction musicale, est impressionnante. C'était la première fois qu'il m'était donné de voir un musicien jouer à la fois du violoncelle d'une main et de la batterie de l'autre. Auprès de lui, Daniel Hubert excellent à la contrebasse et Jean-François de Bellefeuille un peu plus discret aux claviers.

Certains ont dit, avec justesse, que "Un toi dans ma tête" représentait dans la carrière de Luc De Larochellière ce que "Écoute pas ça" avait représenté dans celle de Jean-Pierre Ferland, un jalon discographique. Réentendre ses grands classiques comme "Ma génération", "Amère America", "Chinatown", "Tu crack Marcel" ou "Cash City", c'était nous rappeler à quel point cet artiste était un fin observateur de sa génération, un critique acerbe de la société, un empêcheur de consommer en rond. Il avait bien sûr abordé les rives du drame humain sachant se faire plus personnel dans des chansons comme "Cinq heures du matin" ou l'émouvant "Si fragile".

Mais jamais il ne s'était autant dévoilé que dans ses plus récentes créations particulièrement avec "Beauté perdue", une de ses plus belles chansons si ce n'est la plus belle. Avec le surprenant "Un toi dans ma tête", l'humoristique "Non-amour, mon amour", les "J'ai vu", "Tu m'as eu", "Pour ne plus avoir peur" il délaisse pour un moment ses préoccupations sur l'humanité pour s'intéresser à l'individu. Le coeur grand ouvert, il nous parle de l'amour et de ses blessures, nous interprétant au bout du compte, avec une belle authenticité, la totalité des titres de son dernier opus, pour notre plus grand ravissement.