Un commentaire de Roger T. Drolet
Marie-Mai – photo: mariemai.com
1er mai 2010 (QIM) – Je n'avais jamais vu la jeune femme en spectacle. Voilà que ma nièce de dix ans, la belle Coralie, me propose de voir son idole, au Capitole de Québec, le jeudi 22 avril! Et voilà, tonton s'en va-t-au front!
Car, pour connaître un peu le personnage, je me doutais bien que les cheveux risquaient de me dresser sur la tête en voyant live l'ex-académicienne qui roule sa bosse depuis sept ans et vend des centaines de milliers d'albums au Québec.
Il se passe quelque chose quand on voit Marie-Mai en scène. Son énergie nous rentre dedans de plein fouet. Et son public adore! Pas de compromis pour celle qui produit une pop musclée où sa voix puissante se combine à une présence scénique époustouflante, athlétique pourrait-on même dire.
Dès les premières mesures, on dirait un groupe rock américain avec une section rythmique standard qui joue fort (deux guitares, une basse et batterie) et un mur de lumières qui aurait amplement suffi dans un amphithéâtre beaucoup plus vaste. Mais nous sommes au Capitole, et la moyenne d'âge des spectateurs, en majorité des jeunes filles accompagnées de leurs mamans, est assez basse pour que je me sente vieux! Pourtant, avec ce trop plein de décibels et de watts, personne ne semble se plaindre, au contraire. Au Québec, quand on aime, on est capable d'en prendre...
Au milieu de la première moitié du spectacle, la chanteuse présente deux pièces qu'elle considère être des ballades mais qui sont en fait à peine plus lentes que les autres. On dirait presque qu'elle s'en excuse. Erreur: un spectacle bien équilibré offre toujours des émotions diverses et bien modulées, reflétant du même coup différentes facettes du talent de la vedette.
Tout au long de la soirée, l'artiste défile ses hits en français ("Secrets", "Encore une nuit", "Mentir"...), tirés de ses trois disques à succès, lancés depuis 2003, année de sa participation à Star Académie.
Toutefois, au cours de la seconde partie, Marie-Mai présente son medley 3.0 composé de hits anglo-saxons des décennies précédentes qui ont l'heur de plaire aux parents des jeunes dans la salle. Mais ces clins d'oeil au passé, reproduisant le plus fidèlement possible les pièces de La Roux, Ke$ha, Soft Cell et même Lady Gaga, s'étirent un peu trop. Pourquoi en faire tant? Avec ses expériences antérieures, elle ne manque pourtant pas de matériel! « Too much is like not enough », dit l'adage populaire.
Avec « sa » chanson en langue anglaise, "Do You", Marie-Marie rêve au marché mondial. Elle travaille fort, pas de doutes là-dessus. Mais elle devra être encore mieux travailler ses forces et bien s'entourer.
Ma nièce Coralie a beaucoup apprécié sa soirée, elle qui connaît le répertoire et la carrière de Marie-Mai par coeur. Mais les éclairages trop puissants et incessants l'ont toute de même dérangée sensiblement. À noter, m'sieur l'éclairagiste!
Bonne chance à toi l'artiste enflammée, tu peux arriver à devenir très big avec beaucoup de travail et pas mal de chance, mais il te faut encore un soupçon d'originalité pour être toi-même et enfin devenir UNIQUE.